Du venin de mollusque cent fois plus puissant que la morphine
Des protéines issues du venin de cônes marins révèlent leur effet antalgique puissant. Une découverte porteuse d'espoir...
On dirait une recette issue d'un vieux grimoire, mais il s'agit surtout d'une découverte scientifique extrêmement prometteuse dans la lutte contre la douleur.
Les cônes marins, surtout connus pour leurs coquilles décoratives, sont aussi réputés pour leur venin avec lequel ils paralysent leurs proies ou les plongeurs un peu trop curieux. Une substance parfois mortelle qui leur vaut le surnom d'escargots tueurs.
Or, une équipe de l'université de Queensland en Australie, vient de démontrer que de petites protéines extraites de ce venin avaient un pouvoir antalgique extrêmement puissant.
D'après les analyses réalisées par cette équipe australienne, ces protéines, aussi appelées conotoxines, ont un effet analgésique environ cent fois plus puissant que la morphine ou le gabapentin, deux substances considérées jusqu'alors comme les meilleurs traitements des douleurs neuropathiques chroniques.
Autre avantage de ces conotoxines : elles provoqueraient moins d'effets secondaires et un risque moindre d'accoutumance.
Une découverte porteuse d'espoir pour tous les patients atteints de maladies affectant les terminaisons nerveuses, telles que la sclérose en plaques, et dont les douleurs chroniques sont aujourd'hui très difficiles à traiter. Les traitements actuels peuvent provoquer des effets secondaires importants et ne sont efficaces que pour environ un malade sur trois.
Jusqu'à présent, un seul antidouleur dérivé de ces conotoxines a été approuvé pour un traitement humain. Mais cet analgésique ne peut être injecté que par une procédure très invasive : une perfusion dans le bas de la moelle épinière.
"Nous travaillons désormais avec notre équipe au développement d'un antidouleur (…) pouvant être pris oralement", a déclaré David Craik, principal auteur de cette étude.
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