Ebola : la Guinée décrète l'urgence sanitaire nationale
La Guinée a décrété "l'urgence sanitaire nationale", conformément à un appel dans ce sens de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Malgré les appels à la sérénité de l'ONU et de l'OMS, l'inquiétude internationale s'intensifie. Les derniers chiffres font état de 1.069 morts et de 1.975 cas confirmés, suspects ou probables.
La Guinée, l'un des quatre pays ouest-africains en proie à l'épidémie d'Ebola, a décrété mercredi soir "l'urgence sanitaire nationale" face à cette fièvre hémorragique. Une décision en réponse à l'appel de l'OMS qui avait déclaré que l'épidémie était "une urgence de santé publique de portée mondiale" et demandé aux dirigeants des pays affectés de "décréter un état d'urgence".
Le président guinéen, Alpha Condé, a annoncé la prise de plusieurs décisions : "cordon sanitaire tenu par les agents de santé et les services de sécurité et de défense à tous les postes frontaliers d'entrée" en Guinée, restrictions de mouvements et renforcement du contrôle sanitaire à différents points de passage, interdiction de transférer des corps "d'une localité à une autre jusqu'à la fin de l'épidémie", prélèvement et hospitalisation systématique "pour tous les cas suspects" jusqu'au résultat des analyses, notamment.
La semaine dernière, le Liberia, la Sierra Leone et le Nigeria avaient déjà déclaré l'état d'urgence sanitaire.
Inquiétude de la communauté internationale
Le 3 août, à Ryad, les monarchies du Golfe se sont concertées sur les moyens de se prémunir de l'épidémie, à l'approche du pèlerinage annuel de La Mecque, en Arabie saoudite, prévu début octobre.
Le même jour, l'Allemagne a appelé ses citoyens - sauf le personnel médical engagé dans la lutte anti-Ebola et les diplomates - à quitter la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia. La veille, le Japon avait annoncé l'évacuation de 24 de ses coopérants de ces trois pays, alors que la Guinée-Bissau a fermé ses frontières avec la Guinée voisine.
Autant de décisions traduisant une peur de contamination internationale en dépit des appels à la sérénité de l'OMS et de l'ONU.
Pour appuyer la lutte contre l'épidémie, le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, a demandé l'aide de la communauté internationale pour trouver 13,5 millions d'euros.
Dernier bilan : 1.069 morts et 1.975 cas
Selon son dernier bilan diffusé mercredi, la flambée a causé la mort de 1.069 personnes sur 1.975 cas (confirmés, suspects ou probables), essentiellement en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Le nombre de cas confirmés au Nigeria est de 11, selon un bilan annoncé le 14 août par le ministre nigérian de la Santé, Onyebuchi Chukwu.
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En raison d'Ebola, un match entre la Sierra Leone et la République démocratique du Congo en préparation de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2015, initialement programmé pour le 10 septembre à Freetown en Sierra Leone, a été délocalisé à Accra au Ghana.