La gangrène, le symbole de la mort
Putréfaction et amputation, c’est ce qu’évoque souvent la gangrène. Cette maladie aussi vieille que l’homme conduit malheureusement souvent à l’opération du membre concerné. Seule alternative : le pontage. Mais avant d’en arriver là, quels sont les signes reconnaissables d’une gangrène ? Existe-t-il des traitements préventifs ?
Une infection millénaire
Le mot gangrène vient du latin gangraena qui signifie putréfaction. En médecine, cela traduit la mort des tissus, une nécrose.
Il existe différentes gangrènes : certaines sont dues à une infection microbienne, on parle alors de gangrènes humides. D'autres font suite à un problème de circulation sanguine au niveau des membres inférieurs, ce sont les gangrènes sèches.
Plusieurs causes peuvent conduire à ces troubles circulatoires. La paroi des artères peut se charger en calcaire. Les artères deviennent alors rigides et ne peuvent plus se dilater. Elles peuvent aussi souffrir de l'accumulation de déchets, comme les graisses ou des dépôts de protéines. Le sang a de plus en plus de mal à passer et ne parvient plus aux tissus qui sont en aval de l'obstruction.
Reconnaître la gangrène
En l'absence d'oxygène et de nutriments, les tissus meurent et se putréfient. Cela se traduit par des douleurs et un changement de couleur de la peau : d'abord pâle, quand l'arrivée du sang diminue, puis violette et finalement noire.
Mais la gangrène peut aussi se voir chez les personnes diabétiques quand leur maladie est mal contrôlée. L'exposition prolongée à un taux trop élevé de sucre dans le sang va avoir des conséquences sur les artères, dont leur rétrécissement en plusieurs endroits. Cette artérite se caractérise par une atteinte des vaisseaux de petits calibres, répartis surtout du genou aux orteils.
Quelques indices peuvent vous mettre la puce à l’oreille : si l’extrémité d'un membre devient pâle, froide et reste dans cet état plus de deux heures, si vous ressentez des crampes ou encore si une plaie d'un doigt ou d'un orteil n'est pas cicatrisée au bout d'une semaine, consultez très vite un médecin.
La maladie de Buerger
Dans certains cas de gangrènes, ni le pontage ni la revascularisation par radiographie ne sont possibles. C'est le cas d'une maladie rare, la maladie de Buerger, dont le principal facteur de risque est le tabac. Cette pathologie entraîne une inflammation très sévère des petits vaisseaux des extrémités des bras et des jambes.
Les vaisseaux sont si petits et si éloignés d'une artère au diamètre plus gros qu'il est pratiquement impossible de l'atteindre pour placer un ballon ou un stent ou encore de faire un pontage. Résultat, si la gangrène apparaît, elle se surinfecte et se transforme en gangrène humide. Pour éviter qu'elle ne se propage et que l'issue ne devienne fatale, la seule solution est alors l'amputation.
Chez les personnes diabétiques ou les personnes atteintes de la maladie de Bueger, les signes annonciateurs d'une gangrène se révèlent souvent plus tardivement que chez les autres personnes parce qu'elles ont parfois une insensibilité chronique des pieds et des jambes.
Comment se soigner ?
Pour éviter que la gangrène ne se propage, il faut très vite rétablir la circulation des régions asphyxiées. Pour cela, on pratique un pontage de l'artère bouchée.
Il existe une autre intervention qui permet de revasculariser une zone atteinte d'une gangrène sèche, c'est la dilatation des vaisseaux par radiographie assistée.
Après avoir introduit un guide et une sonde dans l'artère fémorale, le médecin fait passer un ballon dégonflé jusqu'à l'endroit où se trouve le rétrécissement. En le gonflant, le ballon va écraser ce qui obstruait la lumière du vaisseau.
Le praticien peut aussi utiliser un stent, un ressort métallique, qui va rester en permanence. En se déployant, il dilate le vaisseau.
En savoir plus :