Le ‘‘dentiste boucher'' incarcéré dans une unité psychiatrique
Mark van Nierop, surnommé le "dentiste de l'horreur", est soupçonné d'avoir mutilé des dizaines de patients quand il exerçait dans le centre de la France. Récemment extradé depuis les Pays-Bas, il a été incarcéré dans la nuit du 15 au 16 janvier dans une "unité spécialisée" psychiatrique de la prison de Saran (Loiret), a-t-on appris de source judiciaire.
Mark van Nierop, 50 ans, également surnommé le "dentiste de l'horreur", assure souffrir de "problèmes psychologiques", dont des "problématiques d'identité sexuelle et tendances suicidaires", nécessitant un traitement particulier. Il avait invoqué, en vain, ces troubles pour s'opposer à son extradition vers la France par les Pays-Bas.
Il a été entendu ce 15 janvier par les deux juges d'instruction chargés de l'affaire à Bourges, qui lui ont notifié les nouvelles plaintes déposées contre lui, les victimes déclarées étant à présent une soixantaine.
Après avis du juge de la détention et de la liberté, il a été conduit à Saran pour y être incarcéré dans une "unité spécialisée", a-t-on informé au parquet de Bourges.
La justice néerlandaise avait confirmé peu avant Noël dernier son feu vert à l'extradition.
Mark van Nierop est soupçonné de maltraitances, escroquerie et fraude. Recruté par un chasseur de tête néerlandais, le dentiste s'était installé en novembre 2008 à Château-Chinon, dans la Nièvre (centre), la région étant un "désert médical". Certains de ses 2.800 patients ont souffert, après ses soins, de troubles allant "d'un début de septicémie à l'infarctus, en passant par toutes sortes de problèmes dentaires", selon le collectif de victimes. Les médias néerlandais ont également fait état de dents saines arrachées sans raisons valables ou de facturations abusives.
Le dentiste de 50 ans avait été mis en examen en mai 2013 par la justice française après le dépôt de plaintes de dizaines de patients. Il avait été suspendu et placé sous contrôle judiciaire.
Mandat d'arrêt international
Contrevenant au contrôle judiciaire, il s'était rendu au Canada en décembre 2013. La justice française avait alors lancé un mandat d'arrêt international, le dentiste avait été interpellé début septembre.
Lors de son arrestation, il avait affirmé avoir tué sa seconde épouse en 2006 aux Pays-Bas et avait donc été extradé vers son pays d'origine.
Selon l'agence de presse néerlandaise ANP, la justice néerlandaise enquête toujours sur l'affaire et une décision sur d'éventuelles poursuites n'a pas encore été prise.