Les maladies cardiovasculaires tuent 4 millions de personnes par an en Europe
Les maladies cardiovasculaires restent la principale cause de décès en Europe malgré des améliorations sensibles enregistrées dans bon nombre de pays, selon des travaux publiés mercredi 20 août 2014 dans la revue European Heart Journal.
En compulsant des données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) disponibles pour 52 pays européens, l'étude a permis de montrer de grandes divergences selon les pays.
Dans des pays à forts revenus comme la Belgique, le Danemark, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal, la Slovénie, l'Espagne et Saint-Marin, les maladies cardiovasculaires provoquent désormais moins de décès que les cancers chez les hommes.
En revanche, aucun déclin n'est perceptible dans les pays comme la Russie, l'Ukraine, le Belarus et le Kazakhstan, où les personnes de 55 à 60 ans ont plus de risques de mourir de maladies coronariennes que les Français âgés de 75 à 80 ans. Ainsi, le taux de décès pour les hommes comme pour les femmes de tous âges est six fois plus élevé en Russie qu'en France, indique notamment l'étude.
Les maladies cardiovasculaires sont des maladies qui affectent le coeur et les vaisseaux et qui peuvent entraîner arrêts cardiaques et accidents vasculaires cérébraux (AVC). Elles tuent environ 4 millions de personnes par an en Europe - dont 1,8 million souffrant de maladies coronariennes, un million des suites d'un AVC et 1,2 million d'autres maladies cardiaques -, ce qui représente plus de la moitié des décès observés.
Si la situation s'améliore globalement chez les hommes, les maladies cardiovasculaires restent la principale cause de décès chez les femmes dans tous les pays européens à l'exception du Danemark. "Cette différence est principalement due à un taux plus élevé d'AVC et de maladies cardiovasculaires chez les femmes. Il y a une très faible différence dans la proportion de maladies coronariennes entre les hommes et les femmes", a indiqué à l'AFP Nick Townsend, de l'Université d'Oxford, l'un des auteurs de l'étude.
Le chercheur explique également que la baisse globale des décès dans les pays à forts revenus est "probablement liée" à une meilleure prise en compte des facteurs de risque cardiovasculaire, à la lutte contre le tabagisme, ainsi qu'à des traitements préventifs plus efficaces. "Mais d'autres facteurs comme le développement de l'obésité suggèrent que cette tendance à la baisse pourrait bien être remise en cause", ajoute-t-il.
Interrogé sur les écarts constatés entre les différents pays européens, Mike Rayner, un collègue de M. Townsend, a estimé qu'ils étaient essentiellement dues à des causes environnementales. Ils s'expliquent "surtout par des différences de mode de vie (alcool, tabac, alimentation) et dans une moindre mesure, par la prise en charge médicale de ces malades", a-t-il indiqué à l'AFP.
Etude de référence : Cardiovascular disease in Europe 2014: epidemiological update. Melanie Nichols et al. 19 juin 2014. Doi : 10.1093/eurheartj/ehu299
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