Les femmes malades du coeur
Les femmes sont autant victimes de maladies cardiaques que les hommes et pourtant elles s'ignorent, c'est la conclusion d'une étude publiée le 28 juillet 2013 dans la revue américaine Global Heart.
Et si en matière de prévention des risques cardiovasculaires, il fallait davantage viser les femmes que les hommes. Car celles-ci ont un cœur aussi, voire davantage, fragile que les hommes. La conclusion est sans appel selon les auteurs de l'article paru dans la revue de la Fédération mondiale pour le cœur, Global Heart. Pour les chercheurs de l'université de l'Ohio aux Etats-Unis, les femmes présentent des caractéristiques cardiaques bien particulières, avec des facteurs de risque un peu différents des hommes. Des différences qui s'observent jusque dans la manifestation de la maladie.
L'obésité en ligne de mire
Et l'un des premiers facteurs qui n'a pas le même effet sur les femmes que sur les hommes, c'est l'obésité. D'après l'étude, l'obésité augmente de 64% le risque d'infarctus chez les femmes contre seulement 46% chez les hommes. Autre différence, la mortalité par infarctus. Les femmes de moins de 50 ans, qui ont une attaque cardiaque, ont deux fois plus de risque de mourir d'un infarctus qu'un homme, et cela à gravité équivalente. Et pour celles de plus de 65 ans qui ont fait un infarctus, le risque de mourir dans l'année est double par rapport aux hommes (42% contre 24%).
Mauvais diagnostic
Si les femmes meurent plus, c'est que le diagnostic est moins évident que chez les hommes et qu'elles sont donc traitées tardivement selon les auteurs de l'étude. A l'imagerie, alors que chez les hommes à risque on voit très nettement une obstruction des artères coronaires, chez les femmes, la plupart du temps, c'est seulement les petits vaisseaux qui sont obturés. On comprend bien que l'examen est alors plus compliqué à réaliser.
Mêmes facteurs de risque
Les femmes ont tout de même les mêmes facteurs que les hommes : hypertension, diabète, obésité, sédentarité, tabagisme. Mais l'hérédité est plus lourde chez les femmes. Ainsi, si les femmes ont un parent au premier degré qui a souffert d'un infarctus (père, mère, frère, sœur), elles ont plus de chance à leur tour d'en souffrir qu'un homme dans la même situation. Même chose pour le diabète, les femmes diabétiques ont un facteur de risque cardiaque de 3 à 7 contre 2 à 3 pour les hommes. Pour les chercheurs, la conclusion de leur travail est sans appel : "Les femmes sont très largement touchées par les maladies coronariennes… et les résultats montrent qu'il faut mettre en place des stratégies spécifiques pour diagnostiquer et traiter ces femmes".