Reconnaître l'arrêt cardiaque pour sauver des vies
Le 16 octobre c'est la Journée européenne contre l'arrêt cardiaque. Souvent consécutif à un infarctus, l'arrêt cardiaque est responsable de plus de 130 décès par jours en France. Comment le reconnaître ? Comment réagir ? Doit-on utiliser un défibrillateur cardiaque, et l'opération est-elle sans danger ?
Infarctus et arrêt cardiaque
- Infarctus
Pour se contracter le cœur a besoin d’un apport constant en oxygène et en nutriments. Ces apports sont assurés par des vaisseaux sanguins : les artères coronaires. Si ces coronaires sont obstruées, à la suite de la formation d’un caillot sanguin ou d’une plaque d’athérome. Le sang ne parvenant plus à passer, toute une partie du cœur n’est plus irriguée. Manquant d’oxygène, les cellules du cœur se nécrosent : c'est l'asphyxie cellulaire.
Le myocarde est en souffrance et le fait savoir en envoyant des messages de douleur qui vont remonter le long des nerfs jusqu'à la moelle épinière. Une douleur violente, intense, lancinante, irradie les zones qui lui sont liées : le bras gauche et parfois la mâchoire. Ce sont les premiers symptômes de l'infarctus. Sueur, malaise, sensation de chaleur, palpitations peuvent aussi être des signes précurseurs d'un infarctus. La victime peut également perdre connaissance.
Parfois l'infarctus arrive sans symptômes, c'est ce qu'on appelle l'infarctus asymptomatique (sans douleur, sans gêne respiratoire, sans angoisse…). Toute douleur thoracique évoquant un problème cardiaque doit vous faire penser à l'infarctus du myocarde et vous pousser à contacter le 15 (Samu), le plus rapidement possible. Surtout, n'ayez pas peur d'appeler les urgences "pour rien", même si vous n'êtes pas sûr du diagnostic, cela peut sauver une vie !
- Arrêt cardiaque
L'arrêt cardiaque comme son nom l'indique est un arrêt brutal, inopiné, du fonctionnement du cœur. Il est souvent une complication d'un accident cardiaque comme l'infarctus. L'arrêt cardiaque peut aussi être causé par d'autres anomalies cardiaques.
Le cœur cessant de fonctionner, le sang qui transporte l'oxygène ne circule plus, en particulier au niveau du cerveau et du cœur. Les lésions du cerveau deviennent irréversibles en quelques minutes. Si on agit vite (massage, défibrillation), le cœur peut repartir évitant ainsi de lourdes séquelles, voire la mort.
Les arrêts cardiaques entraînent chaque année près de 50.000 décès en France. L'arrêt cardiaque peut toucher n'importe qui, même s'il est plus fréquent chez les hommes de plus de 55 ans.
Les statistiques du Samu montrent que les accidents cardio-vasculaires arrivent le plus souvent le matin, un moment de la journée où les gens attendent le plus longtemps avant d'appeler les secours.
Reconnaître un arrêt cardiaque
La personne s'effondre ou vient de s'effondrer brutalement. Elle est inerte et le plus souvent allongée sur le sol. Le témoin doit s’assurer qu'il n'existe aucun danger pour sa propre sécurité (par exemple : un câble électrique nu à proximité du corps). Une fois l’absence de danger identifier, il faut identifier la présence ou l’absence de signes de vie.
Si la victime est inconsciente (elle ne répond pas quand on lui parle, n'émet aucun son et ne réagit pas quand on lui demande par exemple de serrer la main), il faut alors demander de l'aide et ne pas hésiter à crier "à l'aide" !
On vérifie ensuite sa respiration. En cas d'arrêt cardiaque, la victime ne respire pas : ni le ventre, ni la poitrine ne se soulèvent. Dans le doute, vérifier l'absence de mouvements en posant la main sur le ventre, au-dessus du nombril.
Une victime inconsciente qui ne respire pas est en arrêt cardiaque. Elle a besoin immédiatement d'une réanimation cardio-pulmonaire.
Tout d'abord appeler, puis masser
Premier geste à effectuer : appeler les secours. Pour gagner du temps dans la prise en charge, demandez aux témoins d'alerter. Si vous êtes seul, faites le vous-même. Cette étape est indispensable.
Composez le 15, ou le 112, en disant "arrêt cardiaque" et commencez la réanimation. Profitez-en pour demander à la personne qui alerte de revenir avec un défibrillateur.
Il faut ensuite débuter sans délai le massage cardiaque (oubliez le bouche-à-bouche, il est inutile). Le massage cardiaque consiste à appuyer régulièrement et fermement sur le thorax d'une victime. Ces compressions thoraciques font circuler le sang dans le corps lorsque le cœur ne peut plus le faire lui-même.
- Victime allongée sur le dos, par terre, on se place à genoux auprès de la victime.
- On place le talon d'une main au centre de la poitrine, strictement sur la ligne médiane, jamais sur les côtés et l'autre main au-dessus de la première et on appuie de 4 à 5 cm bras tendus, coudes non fléchis.
- On relâche immédiatement la pression pour que la paroi remonte (décompression). La poitrine doit reprendre sa dimension initiale après chaque compression.
- On réalise le geste 100 fois par minute. Le rythme à suivre est celui de la chanson "Staying alive" des Bee Gees.
Utiliser un défibrillateur
Dans deux tiers des cas, cet arrêt cardiaque est dû à ce que l’on appelle une fibrillation ventriculaire : le cœur a une activité électrique totalement anarchique ; il se contracte compulsivement, au lieu de battre régulièrement.
Tout le monde peut utiliser un défibrillateur cardiaque : chaque appareil est muni d’un mode d’emploi extrêmement simple. Certains défibrillateurs intègrent même une voix de synthèse qui vous guident dans la procédure !
Deux électrodes (des surfaces par lesquelles va passer le courant) sont à disposer sur les zones du corps qui sont dessinées dessus. Impossible de se tromper, les zones de poses étant très larges : sous la poitrine, côté gauche, et au dessus de la poitrine, côté droit.
Le câble d’alimentation qui quitte les électrodes se branche ensuite dans l’appareil. Un dispositif informatique analyse les courants électriques qui parcourent naturellement le corps de la personne inconsciente. Le logiciel interne à la machine déclenchera alors, si la situation l’exige, la procédure de défibrillation. Aucun choc électrique ne pourra être initié si le "diagnostic" informatique ne conclue pas à une situation de fibrillation cardiaque. Il n’y a donc aucun risque que vous fassiez mal à une personne en réalisant cette procédure ! En revanche, vous pourriez bien lui sauver la vie.
Si le logiciel interne de l’appareil conclut à l’inutilité de ma défibrillation, la machine vous recommandera de commencer (ou de reprendre) le massage cardiaque. Si cela n’a pas été fait avant, téléphonez au SAMU ! Le temps que les secours arrivent, effectuez le massage cardiaque.
Où trouver un défibrillateur ?
En ville, difficile de ne pas trouver un défibrillateur. Tous les bâtiments publics et de très nombreuses entreprises disposent d’au moins un appareil de ce type. Pour localiser le défibrillateur le plus proche de vous, vous pouvez consulter le site Défibrillateurs en France. Une application pour téléphone mobile est également proposée sur le site.
En résumé
La victime s'effondre, ne répond pas, ne respire pas.
Trois gestes simples indispensables :
- Appeler ou faire appeler le 15 ou 112 en prononçant "arrêt cardiaque".
- Masser 100 fois par minutes : appuyer et relâcher alternativement en mettant les mains l'une sur l'autre au milieu de la poitrine.
- Défibriller : les électrodes sont collées sur la poitrine nue de la victime.
En savoir plus
Sur Allodocteurs.fr :
L'application indispensable à télécharger sur votre smartphone :