Pesti'home : première étude nationale sur l'exposition aux pesticides ménagers
Afin de mieux connaître l'exposition domestique des Français aux pesticides, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) lance le 3 juillet 2014 une grande étude dont le but sera d'estimer la place de ces produits potentiellement toxiques au sein même des foyers français.
Epandages massifs et sulfateuses municipales... Dans l'imaginaire collectif, le mot pesticide rime avant tout avec agriculture intensive et gestion des espaces verts.
Ainsi quand il s'agit de dénoncer leur présence imposée, on oublie trop souvent de balayer devant la porte de son placard à produits ménagers. De fait, l'utilisation domestique des produits destinés à éliminer les nuisibles dans et autour de la maison est une réalité que l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) aimerait pouvoir mieux appréhender. Dans un communiqué daté du 2 juillet, l'Anses annonce donc le lancement, en partenariat avec l'Observatoire des résidus de pesticides (ORP), d'une grande étude nationale baptisée Pesti'home (pdf).
Cette étude fait ainsi écho à l'avis émis par l'Inserm en juin 2013 qui rappelait le lien positif entre l'exposition aux pesticides et de nombreuses pathologies (cancers, malformations congénitales, maladie de Parkinson). Piloté par un comité d'experts, ce rapport rappelait qu'en France, peu de données quantitatives par type d'usage étaient accessibles au sujet des pesticides.
Tirage au sort
Financée par les ministères en charge de l'écologie, de la santé et de l'agriculture, Pesti'home est la première étude sur ce sujet menée à l'échelle nationale. Elle se déroulera dans 150 communes choisies sur l'ensemble du territoire métropolitain. Dans ces villes et villages, 1.500 foyers seront tirés au sort pour participer à l'étude qui débutera le 3 juillet 2014 et se poursuivra jusqu'en octobre 2014. Les heureux élus seront prévenus par un courrier de l'Anses les invitant, s'ils le souhaitent, à participer à cette étude scientifique. Les foyers volontaires recevront alors la visite d'un enquêteur qui recensera avec leur aide, les produits pesticides utilisés à leur domicile, ainsi que la manière dont ils sont utilisés.
L'Anses espère que les données ainsi récoltées permettront de mieux évaluer l'exposition de la population française aux pesticides, en complément des travaux déjà existants sur les expositions via l'alimentation et celles liées aux utilisations professionnelles de ces produits. Elle pourrait notamment permettre de définir de nouvelles priorités de santé publique visant à réduire les expositions des populations aux pesticides.
VOIR AUSSI
- Pesticides : l'Inserm dresse le bilan de trente années de recherches, article du 13 juin 2013.