Pesticides : une fleuriste se bat pour sa fille, morte d'un cancer à 11 ans
Le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticide a reconnu le lien entre les pesticides et le cancer d'Emmy, décédée à 11 ans.
L'exposition aux pesticides durant la grossesse a eu raison de la vie de sa fille. Laure Marivain, une ancienne fleuriste, a perdu sa fille Emmy le 12 mars 2022 d'une leucémie, à l'âge de 11 ans.
Ce mercredi 9 octobre, Laure Marivain a demandé la reconnaissance du préjudice subi par sa fille devant la cour d'appel de Rennes.
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Le lien entre les pesticides et le cancer reconnu
Le Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) a reconnu "le lien de causalité entre la pathologie" d'Emmy et "l’exposition au pesticides durant la période prénatale", a-t-il indiqué à l'AFP.
Mais, en indemnisant ses parents, le FIVP n'a tenu compte "à aucun moment du préjudice subi par Emmy", a dénoncé l'avocat des parents Me François Lafforgue.
Une contamination du foetus par les pesticides
La mère d'Emmy, Laure Marivain, a été exposée dès ses 20 ans à de nombreux herbicides dans le cadre de sa profession, notamment en nettoyant "les taches bleues et jaunes" sur les végétaux recouverts de pesticides qu'elle réceptionnait en grande quantité.
"Une contamination qui, malheureusement, passe la voie placentaire au moment de la grossesse et qui entraîne la contamination des fœtus", a expliqué Me Lafforgue. "J'ai empoisonné ma fille", a lâché Laure Marivain devant la cour d'appel, ajoutant : "Si l'on m'avait mise en garde, ma fille serait encore là".
"J'ai tenu la promesse de me battre jusqu'au bout"
Le FIVP a proposé 25 000 euros d'indemnité à chacun des parents, qui réclament aussi une indemnité pour les souffrances subies par Emmy durant sa maladie, pour sa sœur, son frère et sa grand-mère, tous affectés par ses multiples séjours à l'hôpital et par son décès.
"J'ai tenu la promesse que je lui ai faite de me battre jusqu'au bout", a déclaré Laure Marivain, affirmant vouloir "tout faire pour que la culpabilité change de camp".
D'autres cas de pathologies chez des enfants
L'avocate du FIVP, Me Sandra Grosset-Grange, a souligné que le fonds était "lié par les textes" qui empêchaient l'indemnisation demandée, face à une salle remplie de sympathisants de la famille. "Ça nous paraît vraiment important que le grand public, les pouvoirs publics, les élus puissent prendre conscience de la situation des fleuristes et des familles concernées", a déclaré Claire Bourasseau, responsable du service victimes au sein de l'association Phyto-victimes.
La décision a été mise en délibéré au 4 décembre. Emmy n'est pas la seule enfant malade suite à une exposition aux pesticides durant la grossesse. Pour quatre autres enfants malades, le FIVP a ainsi reconnu le lien de causalité entre leur pathologie et l’exposition aux pesticides durant la période prénatale, selon son rapport annuel.