Métaux toxiques détectés dans des tampons : ce que l'on sait
Des traces de métaux lourds ont été détectées dans plusieurs modèles de tampons, indique une nouvelle étude. En particulier, du plomb a été découvert en quantités "alarmantes".
Arsenic, chrome, plomb… Ces métaux lourds, toxiques pour l’humain, ont été découverts à l’état de traces dans 14 marques de tampons commercialisées aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Grèce, selon une nouvelle étude de l’Université américaine de Californie à Berkeley et publiée le 3 juillet dans la revue Environment International.
120 nanogrammes de plomb par gramme
Tous les tampons étudiés contiennent du plomb, selon l’étude. Or, comme le rappelle Jenni A. Shearston, l’une des autrices de l’étude, auprès du Monde : “il n’y a pas de niveau d’exposition au plomb qui soit sans danger pour la santé”. En effet, le plomb peut provoquer des troubles réversibles (anémie, troubles digestifs) ou irréversibles (atteinte du système nerveux, encéphalopathie et neuropathie).
La quantité de plomb mesurée dépasse les 120 nanogrammes par gramme de matière analysée. Une valeur “alarmante” selon la chercheuse. “Nous ne savons pas encore si le plomb peut s’échapper du tampon, ni s’il peut être absorbé par le corps, ni en quelle quantité” ajoute-t-elle.
Arsenic, pesticides, zinc…
Le plomb n’est pas la seule substance nocive découverte dans ces tampons. Des traces d’arsenic, de cadmium, de chrome et de zinc ont également été retrouvées. Ces métaux toxiques peuvent accentuer le risque de cancer et de diabète, en endommageant le foie, les reins ou encore le système cardiovasculaire. L’année dernière, le magazine 60 Millions de consommateurs avait déjà révélé la présence dans certains modèles de tampons, serviettes et protège-slips jetables de neuf contaminants (glyphosate, dioxines, phtalates) soupçonnés d’être cancérigènes, toxiques pour la reproduction ou des perturbateurs endocriniens.
Déjà en 2018, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) mettait en garde contre la présence de pesticides (certains interdits depuis 2000) dans des tampons et des serviettes périodiques. Mais toutes ces substances chimiques, présentes "en très faible concentration", ne présentent pas de risque pour la santé, avait rassuré l’Anses.
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La composition doit être clairement affichée
La contamination de ces tampons pourrait s’expliquer par une éventuelle proximité des champs de coton avec des lieux diffusant ces métaux toxiques dans l’air, comme une autoroute ou une fonderie de plomb. L’hypothèse de l’absorption de ces produits via l’engrais utilisé dans les champs a également été avancée. Ces substances ont aussi pu être ajoutées directement par les fabricants par le biais d’autres produits de traitement, suggèrent les auteurs de l’étude.
Depuis avril, un nouveau décret oblige les fabricants à afficher clairement la composition des protections périodiques “afin d’améliorer la transparence sur la composition et les risques potentiels liés à l’utilisation des produits de protection intime”. Cependant, ce décret ne concerne pas encore les produits textiles telles que les culottes menstruelles et les “substances ajoutées pendant la fabrication des matières premières”.