Pourquoi le corps devient-il rigide après la mort ?
Trente minutes après le décès, le corps se rigidifie. Comment explique-t-on la rigidité d'un corps sans vie : explications au cœur des cellules.
Ce phénomène s’appelle la rigidité cadavérique ou rigor mortis en latin. Et pour les médecins légistes, c’est l’un des signes qui permet de déterminer l’heure du décès.
Cette rigidité cadavérique affecte l’ensemble des muscles du corps. Elle débute en général entre une demi-heure et 2 heures après le décès. Les premiers muscles touchés sont ceux de la nuque et du visage, puis le phénomène progresse en descendant, vers le haut du corps, et les muscles des membres inférieurs.
Cette rigidité atteint son maximum d’intensité entre 6 et 10 heures après le décès. A ce stade, il faut exercer une forte pression sur les articulations pour les mobiliser. La rigidité se maintient entre 12 et 42 puis elle disparaît progressivement en deux ou trois jours. Cette chronologie peut varier et dépend beaucoup de la cause du décès, de la température extérieure et d’autres facteurs comme la masse musculaire du défunt.
Pour comprendre ce phénomène, il faut plonger au cœur des cellules musculaires.
Ces cellules sont constituées de deux protéines en forme de filaments, l’actine et la myosine. Lors d’une contraction musculaire, ces filaments s’accrochent et glissent l’un sur l’autre. Le signal est donné par des messagers chimiques, et notamment du calcium dont la concentration augmente au cœur des cellules. Pour évacuer ce calcium il faut de l'énergie dont le corps ne dispose plus après la mort et du coup le calcium s’accumule, les fibres d’actine et de myosine restent attachées ce qui entraîne l’immobilisation du muscle.
Comme si le corps était victime d’une crampe géante. Cette rigidité disparaît quand commence le mécanisme de putréfaction.
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Questions/Réponses :
- Comment le médecin légiste peut-il dater la mort ?
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*La réponse du Dr Michel Sapanet, chef de l’unité de médecine légale au CHU de Poitiers