Quad : le nouveau médicament ''4 en 1'' contre le VIH
Un médicament contre le VIH, contenant quatre molécules, fait actuellement l'objet d'études. Si les recherches sont encore en cours, les résultats obtenus sont très encourageants. Il représenterait une alternative efficace et sûre aux thérapies du VIH actuellement disponibles. La FDA (Food and Drug Administration) annoncera en août 2012 si elle est favorable à sa commercialisation.
Quad®, de la firme américaine Gilead Sciences, combine quatre molécules en un seul comprimé. Il contient trois antirétroviraux : l'elvitégravir, l'emtricitabine et le ténofovir, plus un "booster", le cobicistat, qui dope l'efficacité de l'elvitégravir. Le comprimé est à prendre une fois par jour, ce qui facilite l'observance du traitement par les malades.
Les résultats des tests de phase III (sécurité et efficacité) pour cette thérapie ont été publiés en ligne par la revue médicale britannique The Lancet.
Quad®, plus efficace que les thérapies existantes
Le premier essai compare Quad® à Atripla®, un des traitements usuels contre les infections à VIH, qui contient lui trois molécules. Il a été mené sur 700 patients séropositifs américains, séparés en deux groupes. Un de ces groupes a été traité par Atripla®, et l'autre par Quad®. Si Atripla® avait déjà une très bonne efficacité, la nouvelle thérapie s'est montrée encore plus performante : après 48 semaines de traitement, 88 % des patients du "groupe Quad" avaient une charge virale sanguine en dessous du niveau de détection (moins de 50 copies/ml de sang) contre 84 % dans le "groupe Atripla".
Dans le second essai, incluant 708 patients de 146 centres australiens, européens, américains et thaïlandais, la comparaison a été faite avec une thérapie composée du Truvada® (associant emtricitabine + ténofovir) et de l'atazanavir (ATV), boosté par du ritonavir. Là encore, l'essai s'est montré concluant. Après 48 semaines, 90 % du "groupe Quad" avait atteint l'objectif de contrôle du virus (moins de 50 copies/ml) contre 87 % dans l'autre groupe.
Autre bon point pour le nouveau traitement : seuls 3,7 % des patients sous Quad® ont interrompu leur traitement à cause des effets secondaires, alors qu'ils ont été 5,1 % dans l'autre groupe.
Risque de complication rénale
Le nombre de complications rénales sous Quad® est relativement plus important. Mais les scientifiques manquent encore de données sur ce point. Les auteurs de l'étude ont précisé que la prise du nouveau comprimé devrait être limitée aux patients dont la fonction rénale est normale, jusqu'à ce que soient connus les résultats des tests sur des patients ayant une altération rénale légère ou modérée.
Les recherches doivent se poursuivre. De manière générale, les chercheurs soulignent la sous-représentation des femmes dans ces études, l'absence de données à long terme sur la sécurité du produit, et notent des cas de résistance au traitement qui nécessitent des investigations complémentaires.
Source : "Quad's in it for antiretroviral therapy?", The Lancet, 30 juin 2012
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