Suite à la ''panique à la pilule'', chute des ventes de 60% en deux ans
Les ventes de pilules contraceptives de troisième et de quatrième génération ont chuté de 60% après la "crise" de la pilule du début 2013, selon des chiffres diffusés le 23 juin 2014 par l'Agence du médicament (ANSM).
Les données diffusées par l'ANSM confirment la tendance à la baisse pour les prescriptions des contraceptifs oraux combinés (COC) de troisième et quatrième génération depuis fin 2012.
A cette date, une polémique sur ces pilules avait éclaté, à la suite de la plainte d'une victime d'un AVC imputé à une pilule de troisième génération. Plusieurs études avaient montré que les pilules de troisième ou quatrième génération étaient associées à un risque de thrombose veineuse accru comparé à la prise de pilules de première ou deuxième génération (voir encadré).
"Sur la période janvier-avril 2014, la diminution des ventes de ces contraceptifs était de 60% par rapport à la période janvier-avril 2012", indique l'Agence dans cette étude, alors que les ventes de pilules de première et deuxième génération ont progressé de 36% dans le même temps.
L'ANSM "confirme que les femmes et les prescripteurs privilégient les contraceptifs qui présentent des risques thromboemboliques (formation de caillot, ndlr) les plus faibles et qu'ils ont pris en compte de façon durable les recommandations [émises fin 2012]". L'agence avait en effet rapidement renforcé sa recommandation aux médecins de privilégier les pilules de première et deuxième génération et de ne plus prescrire les troisième et quatrième générations en premier choix.
Baisse toutes générations confondues
Toutes générations confondues, les ventes de pilules contraceptives ont diminué de 9% pour la période janvier-avril 2014 par rapport à la même période en 2012.
Cette baisse profite aux autres modes de contraception en particulier les stérilets, souligne l'Agence, se référant aux données de l'étude Fecond 2013, publiée mi-mai.
"Depuis le mois de janvier 2013, une augmentation des ventes des autres contraceptifs s'est amorcée" (+26%), rappelle l'ANSM. Les ventes des stérilets ont bondi, à elles seules, de 45%.
En savoir plus :
- Contraception : il n'y a pas que la pilule, article du 11 avril 2014
- Le risque d'une ''panique à la pilule'', article du 17 janvier 2013
- Pilules nouvelle génération : quels dangers ? article du 7 janvier 2013
Aussi appelée phlébite, la thrombose veineuse désigne la formation d'un caillot dans une veine. Si un caillot se détache, il y a un risque d'embolie pulmonaire. A noter que ce n'est pas la pilule, mais bien la grossesse qui entraîne le plus grand risque de phlébite, soit 6 cas pour 10.000 femmes contre 4 cas pour 10.000 pour les femmes utilisant des contraceptifs de troisième ou quatrième génération, et 2 cas pour 10.000 pour les contraceptifs de deuxième génération, selon les chiffres de l'ANSM.