Travailler en hauteur : comment éviter la chute ?
Une erreur de quelques millimètres, et c'est la chute, parfois de plusieurs mètres et avec des conséquences qui peuvent être dramatiques. En France, une chute professionnelle est recensée toutes les cinq minutes. Bâtiment, télécom, ascenseur, agriculture... Nombreux sont les secteurs concernés. Pour les ministères chargés du Travail et de l'Agriculture, la prévention est devenue une priorité.
Depuis 1993, le code du travail impose une formation spécifique au travail en hauteur. Une obligation pas toujours respectée, les chutes sont encore très fréquentes. En 2012, dans le bâtiment par exemple, 17.435 chutes ont entraîné un arrêt de travail, 1.994 victimes n'ont jamais pu reprendre leur activité et 29 n'ont pas survécu à leur chute.
Déplacements sur corde, montage d'un échafaudage, travail sur plateforme... Lors des journées de formation organisées par l'Institut technique de formation en hauteur, les professionnels sont confrontés aux risques de leur métier. "Le fait d'appréhender le vide est très important parce qu'il permet de bien réagir et de se mettre en sécurité. Le but de la formation est de ne pas avoir trop d'appréhension, ce qui peut entraîner un blocage lors du travail en hauteur, et de la faire diminuer en prenant confiance dans le matériel pour que les professionnels puissent travailler à l'aise", explique Charles Lecoq, formateur. Appréhender le vide mais pas trop. Un équilibre indispensable que tous doivent trouver pour travailler en toute sécurité.
Si lors de ces formations, les stagiaires s'exercent sans risque, dans la réalité une chute peut avoir de lourdes conséquences si le matériel n'est pas adapté. Grâce à un camion pédagogique, les stagiaires s'en rendent compte très vite. Un homme de 100 kilos qui tombe de un mètre de hauteur pèse plus d'une tonne au moment du choc. Une pression telle qu'elle peut provoquer l'éclatement des organes mous.
Couvreurs, ascensoristes, chefs de chantiers... Plus de 5.000 professionnels se forment chaque année à l'Institut technique de formation en hauteur. Si pour les grandes entreprises, la sécurité est devenue une priorité, les artisans sont encore peu nombreux à suivre ces formations.
La durée des formations est en moyenne de un à trois jours. Le tarif moyen d'une journée de formation se situe entre 1.000 et 1.200 euros par jour et par groupe (financé par les entreprises).