Trop d'IRM inutiles ?
La réduction du nombre d'IRM pourrait-il permettre à l'Assurance-maladie de réaliser des économies ? Cette mesure fait en tout cas partie de l'une des vingt-cinq pistes proposées par l'Assurance-maladie le 2 juillet 2014. Et selon les chirurgiens, les IRM seraient dans de nombreux cas prescrites inutilement.
Les Français effectueraient-ils trop d'IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) ? Selon les chirurgiens, cet examen, beaucoup plus couteux qu'une radio, serait souvent prescrit inutilement. Au centre hospitalier Diaconesses-Croix-Saint-Simon, un groupe de chirurgiens a réuni et analysé systématiquement 160 dossiers de patients. Ils ont constaté que, dans les cas d'arthroses, 94% des IRM qui étaient apportées lors de la consultation chez le chirurgien n'auraient pas été demandées par ce dernier.
Près de sept fois sur dix, ces IRM étaient prescrites par le médecin traitant et souvent à la demande de leur patient. Certains généralistes auraient donc du mal à dire non. Pourtant, les IRM sont des examens complexes qui ne sont utiles que dans le cadre d'une recherche diagnostique très précise.
Pour éviter les erreurs, un collège d'expert a créé un guide du bon usage de l'imagerie médicale, libre d'accès sur Internet. Il établit clairement qu'en cas d'arthrose du genou, la radiographie est indiquée tandis que l'IRM ne l'est pas.
Un professionnel de l'imagerie peut réorienter une mauvaise prescription, pour éventuellement modifier le type d'examen prescrit.
Ce droit de refuser d'effectuer un examen inutile est inscrit dans le Code de la santé publique. Mais il semble difficile pour un radiologue, surtout libéral, de renoncer à réaliser une IRM beaucoup mieux rémunérée qu'une radiographie classique. Un état d'esprit dénoncé par la Cour des comptes dans son rapport sur la sécurité sociale en 2010. Il y est inscrit que "le radiologue se trouve souvent dans la situation de pratiquer un acte dont il peut tirer un profit financier mais qui déroge aux bonnes pratiques."
VOIR AUSSI