Sécu : de nouvelles pistes pour faire des économies
Le plan de restriction budgétaire suit la volonté du gouvernement d'économiser 2,9 milliards d'euros sur la santé pour 2015. L'Assurance-maladie fait donc examiner par son conseil d'administration ce jeudi 3 juillet 2014 vingt-cinq propositions visant à diminuer ses dépenses.
"Il faut maintenant faire des choix" : tels sont les propos de l'Assurance-maladie suite à la décision de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, qui a décidé de fixer la progression des dépenses de santé à 2,1% dès 2015 (l'objectif final étant de la limiter à 2% pour 2017). Au final donc, les seules propositions de l'Assurance-maladie pourraient permettre d'économiser 326 millions d'euros pour 2015.
Préconiser les séjours courts à l'hôpital
La volonté de l'Assurance-maladie est de prendre un "virage ambulatoire" strict, c'est-à-dire de limiter significativement le nombre d'opérations nécessitant un hébergement à l'hôpital. Les retours au domicile du patient se feront donc de plus en plus tôt : pour les séjours à la maternité par exemple, il s'agit de passer de 4,2 jours aujourd'hui à 3 jours d'ici cinq ans.
Cependant cette proposition soulève des inquiétudes quant à des retours précipités, notamment de la part de l'organisation des sages-femmes (ONSSF) qui souhaite une "prise en charge organisée en ville" suite à la sortie de l'hôpital.
Privilégier les médicaments génériques
L'Assurance-maladie propose aussi un contrôle accru des mentions "NS" (non substituable) inscrites par le médecin sur les ordonnances, qui empêchent le pharmacien de délivrer un médicament générique. De façon globale, le développement des génériques pourrait rapporter 100 millions d'euros dès 2015.
Lutter contre les actes chirurgicaux jugés inutiles
Cette proposition pointe du doigt et vise à supprimer les problèmes des patients sur-diagnostiqués et sur-traités dans certains hôpitaux qui pratiquent un nombre anormalement élevé d'interventions et d'opérations chirurgicales. Un ciblage plus précis des appendicectomies, des ablations de la thyroïde et de la chirurgie ORL est notamment prévu pour 2015.
Limiter le recours aux IRM des membres inférieurs
Il a été observé que l'utilisation d'IRM pour examiner les lésions des membres est largement supérieure en France que dans les pays européens et nord-américains. L'Assurance-maladie propose donc une réduction de 15% des IRM des membres inférieurs pour 2015, en assurant que cela ne causerait aucun dommage pour les patients.
VOIR AUSSI