Un bar à vin... en soins palliatifs
Alors que l'affaire Vincent Lambert continue d'alimenter le débat autour de la fin de vie, le CHU de Clermont-Ferrand a décidé d'améliorer le quotidien de ses patients en soins palliatifs en ouvrant... un bar à vin. Si l'idée peut surprendre, elle fait l'unanimité auprès de l'institution, des malades et de leurs familles qui y voient un moyen d'apporter un peu de douceur dans un quotidien souvent difficile.
Un bar à vin verra le jour dès septembre 2014 dans le service de soins palliatifs du CHU de Clermont-Ferrand, afin d'"égayer le quotidien difficile des patients", a annoncé ce vendredi l'établissement, qui assure que cette initiative est "une première" en France.
"L'objectif est de réhumaniser la vie des patients en agrémentant leur quotidien et en leur donnant également le plaisir d'offrir et de recevoir", a expliqué à l'AFP la chef de service du Centre de soins palliatifs du CHU de Clermont-Ferrand, Virginie Guastella.
Les patients en soins palliatifs "ne sont pas tous en phase terminale", tient à préciser le Dr Guastella. "Mais ils ont bien souvent perdu le goût. Ainsi, 80% des malades du cancer sont en état d'anorexie", explique cette dernière, pour qui "donner à boire la vinasse de l'hôpital" est toutefois une "hérésie".
Une dégustation "médicalement encadrée"
L'ouverture de ce "bar à vin" permettra également aux familles "en perte de sens et dans l'anticipation du deuil", de "créer des moments de convivialité" avec leurs proches hospitalisés, dans un "cadre médicalement encadré", a-t-elle précisé. "C'est un petit détail mais qui peut faire la différence", a-t-elle dit, soucieuse d'"améliorer le cadre de vie des patients comme des soignants".
Les employés du centre de soins palliatifs du CHU Hôpital Nord de Clermont-Ferrand, situé à Cébazat, devraient par ailleurs être formés à cette nouvelle pratique par la socio-anthropologue Catherine Le Grand-Sébille.
Vin, champagne et whisky... à la carte
Une cave à vin d'une capacité de 200 litres conservera "les bouteilles de vin mais aussi de champagne, whisky et de bière" dans des conditions optimales, a ajouté cette médecin, qui espère pouvoir proposer prochainement de "bons crus, tels que du Pomerol" aux patients et à leurs visiteurs.
Grâce à des partenariats et à différentes formules de mécénat, la réserve est actuellement en cours de constitution. "Les dons arrivent à plein ballon", s'est-elle encore réjouie, après avoir reçu l'appel d'un caviste.
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