Fin de vie : une association pour vivre chez soi jusqu'au bout
85% des Français aimeraient mourir chez eux. Cette volonté n'est possible que grâce à des soins palliatifs à domicile qui peinent à se développer sur notre territoire. L'association Visitatio Voisins & Soins tente justement d'y remédier.
Depuis 50 ans, Philippe Bagros et Hélène Tirbakh-Bagros partagent tout. Hélène sait toujours trouver les mots pour apaiser les angoisses de Philippe qui souffre d’une fibrose pulmonaire, une maladie incurable.
Il bénéficie de soins palliatifs à domicile. Chaque semaine, le docteur Serey lui rend visite pour l’examiner. Le médecin veut anticiper toutes les complications pour le soigner au mieux chez lui.
Une sédation profonde et continue jusqu'au décès
"La finalité pour vous, c'est de rester à la maison jusqu'au bout donc il y aura tout l'accompagnement humain et technique. Le dispositif vous permettra de rester à la maison puisque c'est ce que vous voulez. Grâce à l'HAD, l’hospitalisation à domicile, avec une infirmière libérale, un médecin présent et des auxiliaires de vie, on peut accompagner quelqu'un jusqu'à sa fin à la maison, mais ça nécessite de bien anticiper, d'avoir exploré toutes les questions et toutes les volontés du patient", explique le Dr Adrien Serey.
Tous les aspects de la fin de vie sont abordés.
"Ce que je souhaiterais, c'est de ne pas souffrir donc de ne pas étouffer et pour que je n'étouffe pas, la sédation profonde, évidemment", confie Philippe.
Philippe souhaite être soulagé de manière optimale pour ne pas souffrir de douleur physique.
Soigner, mais aussi recueillir la parole des malades, comme Philippe, est une priorité pour le médecin en soins palliatifs. Adrien Serey enchaîne les visites à domicile, il accompagne une dizaine de malades.
Une association unique en France
Jean-Louis a eu un AVC, il y a 7 ans, il est paralysé et ne parle plus. Son état s’est dégradé et depuis 6 mois, il est en soins palliatifs à domicile.
Cette prise en charge se fait en équipe, après la visite du médecin, une infirmière prend le relais. Elle est là pour Jean-Louis, mais aussi pour sa femme.
"Dans cette prise en soin, il y a aussi un soutien de l'épouse qui est effectivement à domicile et qui fait énormément de choses avec souvent, une anxiété. Généralement, je peux passer 1 h avec madame et monsieur donc c'est vraiment un temps dédié", confie Valérie Fouillet, infirmière.
Ce type de structure associative est unique en France. Les soins palliatifs à domicile devraient à l’avenir se développer.