Les soins palliatifs en questions

Une enquête française révèle que les demandes d'euthanasie persistent dans les structures de soins palliatifs. Le Pr. Emmanuel Hirsch, directeur de l'Espace éthique de l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) commente cette étude.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Choisir ou non de mourir. La question revient sur le devant de la scène avec les premiers résultats publiés dans Le Monde de l'enquête nationale menée par le Dr Edouard Ferrand, chercheur en éthique médicale et responsable de l'unité mobile de soins palliatifs de l'hôpital Foch à Suresnes (92).

"Un maintien notable des demandes de mort anticipée"

De novembre 2010 à février 2011, 789 équipes de soins palliatifs ont été interrogées sur le nombre de demandes de mort anticipée dans leurs services, autrement dit toutes les fois où un patient a manifesté le souhait d'une aide pour mourir. Unités de soins palliatifs ou équipes mobiles, toutes font état d'un "maintien notable" de ces demandes malgré l'accompagnement psychologique et la prise en charge de la douleur. Dans 37 % des cas, la demande est continue. Dans 24 % des cas, elle est fluctuante.

"Les gens en fin de vie ont besoin d'accompagnement"

Ces résultats vont semble-t-il, à l'encontre du discours habituel tenu par les médecins, qui estiment qu'une fois le patient pris en charge par les équipes de soins palliatifs, la demande d'euthanasie disparaît. Là, les auteurs ne prônent pas la légalisation de l'euthanasie, ils constatent juste un déficit de prise en charge des soins palliatifs en amont.

Pour le Pr. Emmanuel Hirsch, qui gère l'Espace éthique de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris, ce constat ne "remet pas en cause les soins palliatifs eux-mêmes". Il relève simplement que "la prise en charge par les équipes n'a peut-être pas lieu suffisamment tôt". Pour autant, il considère ce travail d'enquête comme un formidable outil pour l'avenir : "l'étude d'Edouard Ferrand va nous donner des éléments extrêmement intéressants sur ce qu'éprouvent les gens en fin de vie. Ils ont besoin d'un véritable accompagnement et certaines personnes – elles représentent 30 % dans l'étude – disent c'est mon affaire, si j'ai envie de mourir vous n'avez qu'à exécuter ma demande".

Les résultats définitifs de cette enquête nationale inédite ne seront connus que fin octobre 2011, date de leur publication dans l'European Journal of Cancer.

 

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