Urgences : elle avale une hache pour Noël
Une Française de 72 ans a été admise aux Urgences en décembre 2012 à la suite de douleurs abdominales persistantes. Elle avait avalé une petite hache en plastique décorant la bûche de Noël. Le cas a été décrit par deux chirurgiens français dans le New England Journal of Medicine le 26 décembre 2013.
Depuis trois jours, la femme souffrait de douleur dans le ventre, "au niveau du nombril". Après un épisode de vomissements, elle se présente aux Urgences avec une très légère fièvre (38°C).
Un examen révéla qu’elle présente un taux de globules blanc dans le sang presque trois fois supérieur à la normale (19.300 globules par microlitre, contre 7.000 en moyenne chez un individu sain). Son taux de CRP (une protéine produite en grande quantité en cas d’inflammation) était plus de 40 fois supérieur au taux standard.
A l'issue d'un scanner, les médecins ont pu reconstituer une image révélant la présence "d'un corps étranger en forme de hache" ayant perforé le duodénum. Les chirurgiens ont opéré la septuagénaire afin d'extraire l'objet... qui s’est effectivement révélé être une hache... de deux centimètres, en plastique vert.
A l'issue de l'opération, la patiente a expliqué avoir mangé une bûche de Noël sept jours plus tôt. Elle a pu quitter l’hôpital après dix jours d’hospitalisation.
La police soupçonnerait un lutin en plastique d’avoir fait le coup. Celui-ci semble pourtant avoir un alibi : il tenait entre ses mains une scie verte au moment des faits.
Source : An Unknowingly Swallowed Inedible Toy, G. Hayek, G. d'Assignies, NEJM, 2013; 369:2535 doi:10.1056/NEJMicm1304625
D'autres cas d'ingestion de décorations d'une bûche de Noël sont rapportés dans la littérature médicale, tel ce rouge-gorge en plastique, en 1983. Selon la Société française d'endoscopie digestive, de 80 à 90% des corps étrangers ingérés "passent spontanément". 10 à 20% nécessitent "des manœuvres non-chirurgicales d’extraction". La nécessité d'une opération chirurgicale (fréquemment, dans le cas de l'ingestion d'un objet tranchant présent depuis au moins trois jours "dans un même site") recouvrirait moins de 1% des cas.