Tatouage et body art, à fleur de peau
Tatouage, piercing, scarification, implant cutané... Chaque année en France, plus de 1.500 tatoueurs effectuent une centaine de milliers d'actes de "body art".
Aujourd'hui, 18% des Français sont ou ont été tatoués, selon un sondage Ifop d'août 2018. Réalisés principalement sur les bras et le haut du dos, les tatouages trouvent plus d'adeptes parmi les hommes que parmi les femmes.
Le mot "tatouage" vient des indigènes d'Océanie qui décoraient ainsi leurs corps et utilisaient le mot "tatau", littéralement "dessin inscrit dans la peau". Ce qui a donné tattoo en anglais, puis tatouage en français.
Le tatouage a d'ailleurs une longue histoire puisque certains personnages peints dans les grottes de Lascaux sont tatoués, tout comme des momies datant de plus de 2200 avant Jésus-Christ. Et si aujourd'hui, certains en ont encore fait un signe de ralliement, un autre type de tatouage émerge depuis la fin du XXe siècle, avec l'apparition de pigment qui ont la couleur de la chair. Il s'agit de maquillage semi-permanent. On peut redessiner des sourcils, le contour des lèvres, etc. Une technique inventée en 1835 en Allemagne. Mais sans succès à l'époque. Elle est aussi utilisée en médecine sous le terme de dermopigmentation, pour camoufler une perte de cheveux très localisée ou redessiner l'aréole d'un sein (dermopigmentation) après une chirurgie reconstructive.
Le principe consiste à introduire des pigments dans la peau. La peau est constituée de trois couches : l'épiderme, le derme et l'hypoderme. L'épiderme, la couche la plus superficielle, est constitué de cellules qui se régénèrent régulièrement. Le derme contient des éléments riches en fibres élastiques, en vaisseaux sanguins, et nerfs... Enfin l'hypoderme, la couche la plus profonde, est surtout composée de graisses. Les pigments du tatouage doivent être injectés au niveau du derme si on veut qu'il soit permanent. Sinon le renouvellement cellulaire l'effacerait au bout de sept jours.
Plus les pigments sont introduits profondément dans le derme, plus le tatouage tient longtemps. Difficile alors de le retirer, mais il existe des techniques de détatouage.
Tatouages : les règles d'hygiène
Si le tatouage est "rock'n roll", il n'en nécessite pas moins d'être bien encadré. Il est impératif de respecter les règles d'asepsie : gants, instruments stériles, désinfections de la zone de modification corporelle. Des mesures d'hygiène aux produits d'utilisation en passant par les techniques de tatouage, l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé s'est penchée en 2008 sur toute la réglementation entourant la profession.
Un comportement à risque ?
Mais derrière l'effet de mode se cache parfois une réelle souffrance psychologique.
Il faut donc faire la différence entre les modifications corporelles qui ont un but esthétique et celles qui sont plutôt de l'ordre des mutilations corporelles. A l'inverse, l'envie d'un piercing ou d'un tatouage chez un adolescent ne signifie évidemment pas un problème psychologique.
Mais quand le désir de transformation est incessant, mutilant et qu'il s'accompagne de signes de repli, par exemple, cela peut traduit une vraie souffrance qu'il faut prendre en charge. Sachez alors qu'il existe des consultations spécialisées dans les conduites à risques des adolescents dans la plupart des grandes villes de France.
En savoir plus
Livre :
- Ado à fleur de peau
"Ce que révèle son apparence"
Xavier Pommereau
Ed. Albin-Michel, 2006
Le détatouage
Les déclarations d'amour version cutanée font partie des demandes les plus courantes chez les tatoueurs. Mais comment faire quand on ne l'a plus dans la peau ?
Grâce aux progrès récents de la technologie, la thérapie au laser permet désormais de retirer les tatouages sans cicatrice.
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