La publication d'un rapport sur l'exposition des travailleurs agricoles aux pesticides reportée
EN BREF – Présenté aux ministères de tutelle en mai, un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur l'exposition des travailleurs agricoles aux pesticides devait être rendu public en juin. Des ajouts de dernière minute retardent sa publication, fait qui suscite l'agacement de plusieurs associations environnementales.
Interrogé par l'AFP, le tout nouveau directeur de l'Anses, Roger Genet, a confirmé le report en mettant en avant une question de procédure et s'est engagé à ce que la publication ait lieu "le plus tôt possible".
"Une note de commentaire rédigée par deux experts du groupe de travail est arrivée après la finalisation du report mais avant sa publication", a-t-il expliqué. "Comment intégrer cette note, qui est un élément complémentaire mais ne change pas le rapport sur le fond", s'interroge-t-il, en mettant en avant son attachement à "une traçabilité totale de tous les avis d'experts".
Ne pas tenir compte de cette note sous prétexte qu'elle est arrivée hors délai n'est pas souhaitable, selon M. Genet, "pour garantir l'intégrité, l'indépendance et la qualité du travail de l'agence". "C'est une situation inédite et nous avons décidé de saisir notre comité de déontologie pour savoir comment nous pouvions procéder dans un tel cas", a-t-il ajouté. "Je ne veux pas prendre le risque de voir quatre ans de travail remis en cause", a-t-il insisté.
L'Anses s’était auto-saisie en 2011 de la question de risques liés à l'exposition des travailleurs agricoles aux pesticides. En 2013, une revue des études publiées réalisée par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a conclu à une "présomption forte" de lien entre la fréquence de certaines maladies (lymphomes non-hodgkiniens, myélomes multiples, maladie de Parkinson) chez certains professionnels (agriculteurs ou fabricants) et la manipulation de pesticides.
Initialement conviées le 1er juin, puis le 22 juin, à une présentation officielle du rapport, plusieurs associations environnementales (Générations futures, Phyto-victimes, le réseau Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP) et le WECF) ont exprimé leur agacement dans un communiqué. Elles expriment leur inquiétude de voir la publication du rapport perpétuellement repoussée.
Depuis 2012, la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs.