Sésame contaminé : pas "forcément" de risque immédiat ?
La DGCCRF rappelle depuis des mois des milliers de produits au sésame contaminé par un pesticide. Une mesure obligatoire mais qui ne signifie pas forcément qu’il existe un risque pour la santé des consommateurs.
Biscuits, houmous, salades, burger, farine, huiles, purée, biscottes ou encore chocolat… Depuis septembre 2020, les rappels de produits au sésame se sont multipliés. Au 21 avril 2021, la liste des produits rappelés et retirés de la vente établie par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) compte ainsi près de 4.500 références.
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Un retrait "quelle que soit la quantité"
En cause : la contamination de graines de sésame par l’oxyde d’éthylène, un pesticide classé comme cancérogène. Mais les doses relevées dans ces produits ne représenteraient pas "forcément un risque immédiat", rassure le 22 avril la DGGCRF.
"On procède au retrait des produits quelle que soit la quantité" d'oxyde d'éthylène, justifie Virginie Beaumeunier directrice générale de la DGCCRF, lors de la présentation de son rapport annuel.
Aucun cas de personnes malades
En effet, ce produit de désinfection "est interdit en Europe depuis 2011 car classé comme cancérogène". Or, dans le cas d'un produit classé CMR (agent cancérogène, mutagène et reprotoxique), les autorités doivent "limiter l'exposition des consommateurs au maximum", même s'il n'y a "pas forcément un risque immédiat aux doses constatées", explique-t-elle, précisant n'avoir "pas eu de signalement de personnes qui auraient été immédiatement malades".
"Les autorités de santé disent qu'on doit en limiter l'exposition des consommateurs, c'est pour cela qu'on procède au retrait de produits quelle que soit la quantité" de cet agent retrouvée, résume-t-elle.
Un pesticide utilisé en Inde
Mais comment expliquer la présence de cette molécule dans les graines de sésame ? Ces graines ont toutes été importées d’Inde, où l’oxyde d’éthylène n’est pas interdit. Un rapport parlementaire évoque plusieurs hypothèses. D’abord, celle "d'un traitement préventif par fumigation", afin de réduire la présence de pathogènes, comme des salmonelles. Ensuite, l'usage du produit en tant que pesticide durant la production.
Quelle que soit la cause de la contamination, des parlementaires européens appelaient février dernier à durcir les contrôles à l’importation pour éviter de tels scandales.
Les consommateurs trop "peu informés"
Et le 20 avril, l'association de défense des consommateurs CLCV a quant à elle regretté que "les consommateurs restent peu informés" sur cette contamination. Elle réclame notamment "une évaluation des risques pour les différentes catégories de produits concernés, en tenant compte des données toxicologiques de l'oxyde d'éthylène et de sa quantité présente dans ces produits".