Pollution intérieure : quand le dioxyde de carbone nuit à la santé
Des taux élevés de CO2 dans les espaces intérieurs clos auraient des conséquences négatives sur la santé, en particulier sur les capacités cognitives et sur les reins.
Dans l’air extérieur comme dans l’air intérieur, le dioxyde de carbone est un polluant. Une étude américaine récemment publiée dans la revue Nature sustainability a montré que la présence de dioxyde de carbone dans l’air intérieur pouvait avoir des conséquences importantes et nocives sur notre santé.
Trop de CO2 dans les espaces clos
Mais d’où vient le dioxyde de carbone, également appelé gaz carbonique ou CO2, une des principales causes de pollution intérieure ? Une partie vient de l’extérieur, produit par la combustion, donc la circulation automobile. Mais selon le Dr Gilles Dixsaut, physiologiste à l’hôpital Saint-Antoine à Paris : "La source principale de production intérieure de CO2, ce sont les individus. Car quand vous respirez, vous produisez du CO2 donc vous augmentez la concentration de CO2 dans les habitats, dans les bureaux, dans tous les milieux clos".
Le taux de CO2 peut donc être élevé dans les bureaux, les classes d’écoles… tous les lieux où il y a une forte concentration humaine, et une ventilation insuffisante.
Déséquilibre rénal et neurologique
Résultat : de nombreuses personnes passent une partie importante de leur journée dans une atmosphère polluée. Les conséquences sur la santé sont encore mal connues, mais représentent un danger potentiel : "si on respire un air qui est plus chargé en CO2, l’individu, pour maintenir son équilibre, va augmenter sa concentration de bicarbonate, dans le sang et dans l’ensemble de l’organisme. Or, augmenter cette concentration de bicarbonate va modifier ce qu’on appelle l’équilibre acido-basique et donc modifier un certain nombre d’équilibres, notamment au niveau rénal et neurologique" détaille le Dr Dixsaut.
Ainsi, une autre étude américaine montrait dès 2016 que les employés de bureaux exposés à des taux de CO2 plus élevés ont des performances cognitives et une productivité inférieure de 50%.
Seule solution : améliorer la ventilation des espaces communs. Mais faire rentrer de l’air extérieur risque de ne plus être une solution dans les années à venir, l'air des grandes villes étant lui-même de plus en plus saturé.