Pourquoi les logements insalubres rendent-ils malade ?
1,2 millions de personnes seraient mal logées en Ile-de-France selon un rapport publié par la fondation Abbé Pierre. Les conditions de vie insalubres peuvent avoir de nombreux risques pour la santé
Froid, manque d’espace, humidité. Tous ces facteurs du mal–logement peuvent avoir des conséquences graves sur la santé de ses occupants. Une famille vivant dans des conditions indignes a ainsi 40 % de risques de plus de se déclarer en mauvaise santé.
Manuel Domergue , directeur des études à la Fondation Abbé Pierre l'explique : « On voit que la précarité énergétique, le fait d’avoir froid chez soi entraîne des conséquences sur les enfants et les adultes, avec une recrudescence de pathologies respiratoires comme l’asthme, la bronchiolite, etc. Il y a aussi des pathologies psychiques avec un risque de dépression accru pour les personnes car quand on est mal chez soi, quand on a besoin d’avoir des couvertures et des pulls en plus, quand il y a de l’humidité sur les murs, qu'on ne se sent pas en sécurité, on ne se sent pas dans des conditions dignes chez soi pour se reposer ou pour inviter des personnes. Il y a donc aussi des risques de désocialisation à cause du mal logement. »
Investir pour faire des économies à long terme
Construire des logements sociaux, encadrer les loyers, aider les ménages à très bas revenus par des APL suffisantes. La mise en place des solutions pour lutter contre le mal logement est coûteuse. Mais selon ce spécialiste, investir aujourd’hui permettra des économies à long terme.
« On a fait une étude qui montre que si on résorbait toutes les passoires énergétiques de France, les 7 millions de logement, c’est un gros chantier qu’on peut mener en dix ou quinze ans, on ferait quasiment un milliard d’euros d’économies de dépenses de soins parce que les gens, les enfants, les adultes auraient moins de pathologies et donc auraient moins recours à la médecine et donc aux dépenses publiques de santé », détaille Manuel Domergue.
Rien qu’en Ile-de-France, plus d’un 1,2 millions de personnes sont concernées par ces risques pour la santé, et 4 millions dans toute la France.