"JO 2024 : un tremplin pour lutter contre la sédentarité"
INTERVIEW – Avec d'autres médecins, Michel Cymes a participé à des commissions de réflexion destinées à promouvoir la santé des Français à l'occasion des Jeux Olympiques de 2024.
C’est acté : les Jeux Olympiques 2024 seront parisiens. L’aventure, qui enthousiasme les uns, soulève également son lot de critiques – économiques, politiques, écologiques, etc. Toutefois, un aspect du dossier ne nourrit guère de polémiques : parallèlement à la promotion du sport "performance", les organisateurs veulent utiliser ces jeux pour promouvoir le sport "santé".
Présentateur du Magazine de la santé et d’Allodocteurs, Michel Cymes a été invité à participer à plusieurs réunions et présentations de la candidature Paris 2024, relatives à ce volet "santé" des JO. Il ne nous a donc pas été bien difficile d’en savoir plus sur le projet présenté au Comité International Olympique…
- Dites-nous en plus sur ce volet "santé" de la candidature parisienne…
Michel Cymes – L’idée du comité d’organisation des Jeux, à laquelle je compte apporter mon soutien, est simple : il s’agit de se servir de l’extraordinaire caisse de résonnance que représente les Jeux Olympiques pour parler d’activité physique aux Français, et de lutter contre la sédentarité. Cette dernière est un véritable drame sanitaire : elle accroit les risques cardiovasculaires, de cancer, de dépression. Concrètement, on va se servir des Jeux Olympiques pour passer des messages, mais l’idée va plus loin. On veut donner la possibilité aux Parisiens, et aux habitants des villes qui voudront nous suivre, de se mettre à l’activité physique, à travers une réflexion sur les infrastructures. Le projet ne concerne pas les seuls Franciliens : les jeux sont bien sûr une fierté pour Paris, mais je crois qu’ils vont être un accélérateur pour beaucoup de villes en France.
- Quelles idées sont dans les cartons pour promouvoir l’activité physique auprès des Franciliens et des Français ?
Michel Cymes – De nombreuses pistes ont été soulevées. On pense notamment à la mise à disposition, pour le public, des gymnases qui ne servent à rien lorsqu’ils ne sont pas utilisés par les scolaires, mais également des stades… On a également évoqué la mise à disposition d’agrès sportifs, dans les rues. Pour rester sur le cas de Paris, l’idée est également de repenser le réseau de pistes cyclables, afin que cette ville puisse devenir une des villes les plus cyclistes d’Europe.
- Concernant la lutte contre la sédentarité, quelles initiatives concrètes ont été avancées ?
Michel Cymes – Pour engager les Français à faire, au minimum, leurs 6000 pas quotidiens, j’ai par exemple suggéré à la RATP de mettre des panneaux à côté des escaliers mécaniques, qui préciseraient le nombre de calories que l’on perdrait (et le nombre de pas que l’on ferait) en préférant les escaliers non-mécaniques… L’idée peut être généralisée hors du métro avec, dans les rues, des panneaux indicateurs qui expliquent qui précisent le temps nécessaire pour rejoindre d’autres points de Paris, précisant le nombre de pas, le nombre de calories dépensées… Cela donne l’occasion de réaliser que « ce n’est pas si loin » ! Tout ce qui va dans ce sens, qui favorise l’activité physique, est bon à prendre. J’aime beaucoup cette initiative de la SNCF, qui propose de recharger les téléphones mobiles en faisant du vélo. Pourquoi ne pas imaginer cela en dehors des gares ?
propos recueillis par la rédaction d'Allodocteurs.fr