Bienfaits santé des cranberries : le vrai du faux
Elles sont utilisées en médecine traditionnelle contre les caries, les gingivites, les ulcères de l'estomac et surtout les cystites. Mais que valent vraiment les baies de cranberries ? On vous répond.
Les cranberries, aussi appelées canneberges, sont issues d'Amérique du Nord. Vertus, efficacité scientifique, contre-indications et précautions d'emploi, nous faisons le point pour vous.
Les cranberries, c’est quoi ?
Ce sont de petites baies rouges. Aujourd'hui, elles sont disponibles dans notre alimentation, en fruits frais ou secs et sous forme de jus.
En phytothérapie, on les retrouve en
pharmacie et parapharmacie sous différentes formes : comprimés, poudre ou extraits secs, notamment pour prévenir les infections urinaires.
Quelles sont les vertus des cranberries ?
Traditionnellement, elles sont utilisées pour diminuer l'excès de mauvais cholestérol, en prévention des gingivites, des caries ou des parodontites, ou encore en prévention de l'ulcère de l'estomac et du duodénum. Elles sont aussi recommandées en cas d'infections urinaires.
Les produits à base de cranberries agiraient en diminuant l'adhérence des bactéries Escherichia coli sur la paroi de la vessie. Ces bactéries sont responsables de 90% des cystites.
Cet effet "anti-adhésif" est assuré par certains éléments, les proanthocyanidines ou PAC. De plus, la consommation de cranberries pourrait également diminuer la cascade inflammatoire déclenchée par l'infection urinaire.
Que disent les études scientifiques ?
Dans les gingivites, les caries, les parodontites ou en prévention de l'ulcère de l'estomac, il n'y a pour le moment aucune preuve de leur efficacité. Mais des études sont toujours en cours.
Depuis 2012, les autorités de santé européennes ont également statué sur certaines allégations santé. Les fabricants de produits à base de canneberge ne peuvent pas prétendre qu'ils augmentent les défenses immunitaires, protégent les cellules du stress oxydatif, ni qu'ils maintiennent la santé du cœur et des vaisseau, de l'estomac et des gencives.
De même, leur action sur les voies urinaires n'a pas été reconnue. Mais de nouvelles données permettent d'y voir un peu plus clair.
En 2004, en France, l'Agence nationale de sécurité recommandait au moins une dose de 36 mg de PAC pour obtenir une efficacité. Mais ce chiffre était issu d'une étude ancienne et devait être confirmé par d'autres travaux. L'autorité a donc depuis supprimé cette recommandation.
Aux Etats-Unis, dès 2020, le National institute of health, l'autorité sanitaire américaine, autorise les producteurs à revendiquer une "efficacité limitée" de la cranberrie en prévention des infections urinaires récidivantes chez les femmes en bonne santé.
Mais un nouvel argument en faveur de la baie rouge émerge début 2023. La fameuse revue Cochrane actualise une méta-analyse en ajoutant 26 nouvelles études, portant à 50 le nombre d'études au total.
Résultat ? Les produits à base de cranberries réduiraient bien le risque d'infection urinaire symptomatique, dans certaines populations uniquement : d'un quart chez les femmes ayant des cystites récidivantes, de plus de la moitié chez les enfants et les personnes vulnérables, par exemple après une radiothérapie de la vessie. Mais il n'a pas été possible de déterminer sous quelle forme c'était le plus efficace (jus, poudre, comprimés) ni quelle dose était efficace.
Quels sont les effets indésirables et contre-indications des cranberries ?
Les effets indésirables sont surtout intestinaux. Ils comprennent des diarrhées, des ballonnements ou des crampes abdominales. Attention au sucre contenu dans les jus, notamment en cas de surpoids ou d'obésité.
Très riche en acide oxalique, la canneberge est par ailleurs déconseillée aux personnes prédisposées aux calculs urinaires. Elle interagit aussi avec certains médicaments, comme les anti-coagulants, les médicaments prescrits dans le reflux gastro-oesophagien, comme les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) et les anti-acides.
Enfin, un avis médical est recommandé en cas de grossesse et d'allaitement, l'innocuité de la cranberry n'étant pas prouvée chez les enfants.
Sources :