Comment aérer une pièce sans fenêtre ?
Aérer une pièce, c’est facile. Du moins, si la pièce en question est pourvue de fenêtres. Mais comment faire lorsque ce n’est pas le cas ? Deux ingénieurs en bâtiment et qualité de l’air de l’Ademe nous proposent quelques solutions.
Pollution, humidité, bactéries… Nous passons en moyenne 14 heures par jour à notre domicile, et bien souvent, la qualité de l’air à l’intérieur de celui-ci est bien inférieure à celle de l’air extérieur. C’est pourquoi le Ministère de la Santé recommande d’ouvrir ses fenêtres au moins dix minutes par jour, en été comme en hiver, afin de renouveler cet air et évacuer les polluants et l'humidité.
Mais comment faire si la pièce en question n’a pas de fenêtre ? Comment renouveler et traiter son air dans une pièce sans accès à l’extérieur ? “Il existe des solutions” rassurent Étienne Marx et Souad Bouallala-Selmi, respectivement ingénieur bâtiment et ingénieure qualité de l’air à l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
Un système de ventilation efficace et décentralisé
Si la pièce est dépourvue de fenêtres, comme c’est parfois le cas dans les sous-sols, les cagibis, ou encore les dortoirs, “il faut obligatoirement un système efficace de ventilation” affirme Étienne Marx. La meilleure technique à long terme est d’installer un système de ventilation mécanique contrôlée (VMC).
“Mais il est possible de créer son propre système à l’aide d’unités mobiles” de ventilateurs. Bien placés, ceux-ci devraient permettre d’évacuer le mauvais air hors de la pièce et d’apporter un air de meilleure qualité à l’intérieur. “L’important, c’est d’avoir quelque chose de décentralisé qui puisse répartir l’air dans chaque pièce” recommande l’ingénieur. De tels dispositifs peuvent cependant être “contraignants par rapport à la place disponible dans le logement” reconnaît-il. Une autre solution consiste à installer un brasseur d’air au plafond.
Le cas des pièces humides
Le problème des ventilateurs, c’est qu’ils ne font que déplacer l’air à l’extérieur de la pièce pour le répandre dans le reste du logement. “Si les pièces contiguës possèdent des fenêtres, ce n’est pas un problème, il suffit de les ouvrir pour évacuer cet air” poursuit Étienne Marx. Mais si ce n'est pas le cas, alors l’air humide va simplement se diffuser dans l’habitat. “On ne fait que déplacer le problème”. Les toilettes, salles de bains, cuisines et autres pièces humides doivent donc “obligatoirement” avoir une extraction d’air, de préférence une VMC.
“Pensez également à vérifier si vos portes sont détalonnées !” recommande Souad Bouallala-Selmi. Le détalonnage consiste à raccourcir les portes de un à 2,5 centimètres, en rabotant la partie inférieure de l'ouvrant, afin de créer une circulation d’air même lorsque la porte est close.
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Traiter l’air à l’aide d’un purificateur
Pour améliorer la qualité de l’air de votre pièce sans fenêtre, vous pouvez investir dans un purificateur d’air. Celui-ci va filtrer l’air en capturant les particules en suspension autour de lui, comme la poussière ou le pollen et va donc “réduire les sources de pollution” précise Souad Bouallala-Selmi.
“Attention cependant” met en garde l’ingénieure qualité de l’air. “Les purificateurs d’air sont souvent conçus pour ne pas créer de mouvement d’air, afin d’être silencieux et ne créer aucun inconfort”. Ces appareils pourront donc amoindrir la présence de polluants, certes, mais n'auront “aucun effet sur le taux d’humidité ou de dioxyde de carbone”. Pensez également à réduire dans ces pièces les sources éventuelles de pollution, c’est-à-dire tout ce qui peut laisser s’échapper des microparticules ou des gaz (bougies, désodorisants, revêtements de sol, peinture, etc). Les purificateurs d’air n’ont d’ailleurs aucun impact sur le tabac, et “il vaut mieux l’éliminer totalement du domicile, encore plus dans une pièce sans fenêtres !” conseille enfin Souad Bouallala-Selmi.
