Voici comment la pollution de l’air affecte le placenta et le fœtus
L’exposition à la pollution de l’air altère le développement du fœtus pendant la grossesse, montre une étude publiée ce mardi 7 mai. En particulier, les polluants peuvent entraîner une modification de l’ADN placentaire.
Être exposée pendant la grossesse à la pollution de l’air nuirait au développement du fœtus, selon une étude réalisée par une équipe de recherche de l’Inserm et de l’Université Grenoble Alpes et publiée dans The Lancet Planetary Health ce mardi 7 mai.
En comparant les données obtenues chez près de 1 500 femmes enceintes, les chercheurs ont démontré qu’une exposition prolongée à des polluants aériens pendant la grossesse modifierait en effet l’ADN du placenta de la mère. En découleraient des modifications épigénétiques chez l’enfants susceptibles d’altérer son développement.
"Un risque majeur pour le bon déroulement de la grossesse"
“L’exposition à la pollution de l’air extérieur présente un risque majeur pour le bon déroulement de la grossesse” affirment les auteurs de l’étude. Celle-ci serait notamment à l’origine de pathologies “cardio-métaboliques, respiratoires ou encore neuropsychologiques” chez l’enfant à naître.
En effet, l’étude démontre qu’une exposition à des polluants aériens, en particulier le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (PM2,5 et PM10), au cours de la grossesse entraînerait une modification de l’ADN placentaire de la mère. Or, le placenta joue un rôle clé dans le développement fœtal.
Poids de naissance, diabète, obésité...
Un tiers des modifications entraînées par l’exposition à ces polluants serait directement associé avec des indicateurs du développement de l’enfant, comme le poids et la taille de naissance, le périmètre crânien ou encore la durée de la grossesse.
D’autres modifications placentaires concerneraient les gènes “impliqués dans le développement du système nerveux, du système immunitaire et du métabolisme” incluant des gènes impliqués dans l’apparition du diabète néonatal ou de l’obésité.
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Un impact différent selon le sexe du bébé
Les altérations génétiques induites par la pollution de l’air ont des effets différents selon le sexe de l’enfant, dévoile l’étude. “Deux périodes de gestation différentes particulièrement vulnérables aux modifications épigénétiques sous l’effet des polluants” ont en effet émergé dans ces travaux : le début de la grossesse (1er trimestre) chez les garçons et la fin de la grossesse (3e trimestre) chez les filles.
Chez les garçons, ces altérations peuvent ainsi concerner les gènes impliqués dans le développement “du système nerveux et de l’intellect”, tandis que chez les filles, celles-ci seraient “susceptibles d’augmenter les risques de développer des maladies chroniques métaboliques (hypertension, diabète, obésité…) plus tard dans la vie”. Les mécanismes molécules en jeu “sont encore mal compris” précisent toutefois les auteurs de l’étude.