Peut-on consommer des herbes aromatiques quand on est enceinte ?

Dans vos plats ou en phytothérapie, est-il possible d'ingérer des herbes aromatiques sans danger pendant la grossesse ? La réponse de la Dre Diana Kadouch, médecin nutritionniste.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Peut-on consommer des herbes aromatiques quand on est enceinte ?
Peut-on consommer des herbes aromatiques quand on est enceinte ?  —  Le Mag de la Santé - France 5

Quand on est enceinte, il est parfois difficile de savoir ce que l'on a le droit de consommer ou non. Et la question vaut pour les herbes aromatiques.

Lorsqu'il s'agit de consommer les herbes aromatiques que l'on cuisine, sous forme alimentaire, il n'y a aucun danger, assure la Docteure Diana Kadouch, médecin nutritionniste. "Les herbes dans les plats, c'est oui", rassure-t-elle.

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La phytothérapie interdite

En revanche, "si on commence à aimer une herbe aromatique pour ses vertus dans le cadre d'une phytothérapie", il existe un réel danger et il ne faut surtout pas en consommer. "La phytothérapie, cela reste des médicaments, même s'il s'agit de plantes", rappelle la spécialiste.

"Certaines plantes peuvent même provoquer des contractions", alerte-t-elle. "D'autres encore ressemblent trop aux oestrogènes, comme la sauge qui contient des phytoœstrogènes. On peut donc la consommer dans un plat mais pas en phytothérapie".

Toute la différence réside dans la quantité : "la dose fait le poison", rappelle la médecin. "C'est bien de parsemer, mais à partir du moment où on rentre dans le côté médicaments de la plante", à plus forte dose donc, "on va avoir des effets secondaires", alerte la Dre Kadouch.

Médicaments et grossesse : attention danger

D'une manière générale, les traitements qu'ils soient naturels ou non, sous forme de compléments alimentaires ou de médicaments, doivent faire l'objet d'une grande prudence pendant la grossesse. Selon l'Assurance Maladie, "pour la santé de l'enfant et de la mère, la prise de médicaments devrait être évitée au cours de la grossesse, sauf traitement prescrit par un professionnel de santé".

"Une femme enceinte ne doit pas prendre un médicament de sa propre initiative ni arrêter ou modifier un traitement qui lui a été prescrit sans en avoir préalablement parlé avec son médecin", explique encore la plateforme Ameli.fr.

Qu'est-ce qu'un médicament tératogène ?

L'un des effets possibles des médicaments lors d'une grossesse sont les malformations congénitales. Il s'agit alors de médicaments appelés tératogènes. La fréquence globale de malformations congénitales majeures sans exposition médicamenteuse est de l'ordre de 2 à 3 % dans la population générale, explique Ameli.

Mais certains médicaments augmentent cette fréquence de malformations. Les malformations peuvent être visibles avant la naissance car certaines sont détectables sur le fœtus, ou n'être constatées qu'après l'accouchement. Ce risque est maximal durant le premier trimestre de la grossesse, au moment de la formation des organes.

C'est pourquoi certains médicaments à effet tératogène sont à exclure : 

- l'acide valproïque, utilisé dans le traitement de l'épilepsie ;
- l'acitrétine, médicament utilisé dans le traitement du psoriasis ; 
- l'isotrétinoïne permettant de traiter certaines formes d'acné sévère ;
- la thalidomide, qui est un anticancéreux utilisé contre certains cancers de la moelle osseuse.