Expo : le Mucem de Marseille retrace l’histoire du Sida
À Marseille, le Mucem retrace l’histoire du Sida dans une exposition disponible jusqu’au 2 mai prochain. Il s’agit de la première exposition consacrée au Sida dans un musée national. Reportage.
Malgré les 36 millions de morts de cette maladie dans le monde, c’est la première fois qu’un musée national consacre une exposition au Sida. Et c’est au Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem) à Marseille qu’elle se déroule.
Au début des années 1980, les États-Unis et la France sont sous le choc. Une nouvelle maladie meurtrière fait son apparition. Les unes de presse exposées au Mucem illustrent la panique de l’époque.
"Dans les médias, on parle de menace, de cancer gay. Le Sida est associé à des comportements déviants, c’est comme si les personnes infectées l’avaient bien cherché. À l’époque, il y avait beaucoup d’ignorance", déplore Carole Chenu, co-comissaire de l’exposition.
À lire aussi : Une première patiente "guérie" du VIH après une greffe de cellules souches de cordon ombilical
"Au départ c’était 3 à 6 mois d’espérance de vie"
En 1983, des chercheurs de l’Institut Pasteur identifient le virus du Sida pour la première fois. Mais il n’existe toujours pas de traitement. Le Dr Philibert est alors interne à l’hôpital. Dans son service, la moitié des lits sont occupés par des personnes atteintes du VIH.
“J’avais 25 ans, et la plupart des malades que je voyais arriver avaient mon âge. Ça a été un choc, vous avez le même âge que vos malades, vous vous projetez dans une vie que vous commencez et eux, ça va s’arrêter, ils le savent très bien. Au départ, c’était 3 à 6 mois d’espérance de vie."
L’arrivé des trithérapies
Jusqu’alors des molécules sont proposées mais peu efficaces. Mais en 1996, c’est l’arrivée des trithérapies. "En l’espace de 3 mois de traitements la charge virale tombait très bas, les lymphocytes CD4 remontaient et le patient ne faisait plus d’infections opportunistes".
Un traitement efficace, mais au prix de lourds effets secondaires et de prises contraignantes.
27 % des malades toujours sans traitement
Ces boîtes de médicaments, mises les unes à côté des autres, retracent l’évolution des traitements. Paul-Emmanuel prend désormais une seule pilule, quatre jours par semaine. Bientôt, il pourrait même bénéficier d’un nouveau traitement avec une seule injection tous les deux mois.
Mais l’épidémie n’est pas finie, aujourd’hui dans le monde 38 millions de personnes vivent avec le Sida et 27% d’entre elles, n’ont toujours pas accès à un traitement.
Informations pratiques : VIH/sida - L’épidémie n’est pas finie !
Mucem, J4— niveau 2 | Du mercredi 15 décembre 2021 au lundi 2 mai 2022