Gastro, infection mortelle… Ce que vous risquez en mangeant des fruits de mer cet été

Selon un rapport, 20 % des fruits de mer vendus en Europe sont contaminés par des bactéries qui peuvent provoquer des infections graves chez les plus fragiles.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
Rédigé le
Que faire en cas d'intoxication alimentaire ?
Que faire en cas d'intoxication alimentaire ?  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Alerte aux fruits de mer contaminés. Dans une note publiée le 23 juillet 2024, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s’inquiète de la recrudescence de la présence des bactéries du genre Vibrio dans les lots de fruits de mer et de coquillages destinés à la consommation. En cause ? Le réchauffement climatique, souligne les auteurs du rapport. Au total, près d’un lot sur cinq de fruits de mer destiné à la consommation européenne serait contaminé par les vibrions, s’inquiète l’EFSA.

Qu'est-ce que sont les vibrions ?

Les vibrions (en français) sont une famille de bactéries aquatiques qui se développent principalement dans les eaux tempérées, comme les étangs ou les eaux côtières, et dans les zones saumâtres (où les rivières rejoignent la mer). Mais avec la hausse des températures liées au réchauffement climatique, ainsi qu’une plus forte salinité des eaux, idéal au développement de la bactérie, les vibrions prolifèrent désormais dans les mêmes eaux que les crustacés et les fruits de mer.

L’EFSA met en garde sur les dangers des vibrions. Ils peuvent en effet provoquer "des gastro-entérites ou des infections graves" chez les amateurs de fruits de mer ou des coquillages crus ou insuffisamment cuits, comme les huîtres, précise le rapport. Le simple fait de rentrer en contact avec de l'eau contenant des vibrions peut également provoquer une "infection des plaies et des oreilles". Tous ces symptômes sont causés par la vibriose, l’infection bactérienne provoquée par différents vibrions. 

À lire aussi : Microplastiques : quels sont les fruits de mer les plus contaminés ?

Des souches particulièrement dangereuses

Certaines souches sont particulièrement présentes dans les lots contaminés. "Vibrio parahaemolyticus, Vibrio vulnificus et Vibrio cholerae sont les espèces les plus importantes pour la santé publique liées à la consommation de fruits de mer", précise la note de l’Efsa. Plus spécifiquement, Vibrio parahaemolyticus peut provoquer "une gastro-entérite chez les personnes en bonne santé", tandis que Vibrio vulnificus et Vibrio cholerae, l’agent responsable du choléra, peuvent entraîner "des infections graves, une septicémie ou la mort chez les personnes vulnérables", comme les enfants, les personnes âgées ou immunodéprimées.  

Pour freiner l’augmentation du nombre de vibrions dans les eaux de culture, l’utilisation d’antimicrobiens est désormais privilégiée. Pas de quoi nous rassurer pour autant. Les experts de l’EFSA ont toutefois observé "une résistance à plusieurs antimicrobiens, y compris ceux de dernier recours" lors des études menées sur les vibrions détectés. 

Bien cuire ses fruits de mer

Comment contrôler les taux de vibrions de nos fruits de mer ? "L’occurrence et les niveaux de Vibrio dans les fruits de mer augmenteront au niveau mondial et en Europe, en particulier dans les eaux peu salées et saumâtres, en raison des effets du changement climatique, tels que le réchauffement des côtes et les événements météorologiques extrêmes comme les vagues de chaleur", souligne le rapport.  

L’autorité européenne réclame donc aux producteurs de prendre leurs précautions pour maintenir la chaîne du froid durant la production, le transport et le stockage des fruits de mer et des coquillages (particulièrement ceux destinés à être consommés crus), pour limiter les risques d’infections. Pour les consommateurs, l’EFSA recommande d’assurer une "manipulation et une cuisson correctes des produits de la mer" et d’éviter "la consommation de produits crus ou insuffisamment cuits, en particulier pour les personnes vulnérables".