Prématurés décédés à Caen : qu'est-ce qu'une entérocolite ulcéro-nécrosante ?
Quatre grands prématurés nés au CHU de Caen ont succombé depuis le début de l'année à une entérocolite ulcéro-nécrosante, dont trois début avril. Dans le même temps, cinq autres ont été touchés par cette pathologie, mais ont pu être traités. Cette complication touche de 2% à 3% des grands prématurés et, pour l’heure, aucun élément commun aux quatre cas n’a pu être identifié.
L’entérocolite ulcéro-nécrosante est une pathologie consécutive à une fragilisation de la muqueuse intestinale, pouvant évoluer vers une perforation du tube. Les germes présents dans l’intestin passent dans la circulation sanguine, avec pour conséquence une infection (septicémie).
La prévalence de la maladie est estimée entre 3 et 24 cas pour 10.000 naissances. De 60 à 90% des enfants atteints sont des grands prématurés. De 2% à 3% des enfants de moins de 32 semaines souffrent de telles entérocolites.
Comme le précise le CHU de Caen, aucun facteur commun à ces décès n’a, pour l’heure, été découvert, ni au niveau des laits maternels analysés, ni au niveau des différents dispositifs médicaux employés. Les germes responsables de chaque décès sont différents. De ce fait, le CHU se garde de parler d’épidémie. Mais le fait que les derniers cas aient été très rapprochés (3 décès dans les 15 premiers jours d’avril) a surpris les médecins, qui sont rapidement entrés en contact avec l’Agence régionale de santé pour initier l’enquête.
Le service de néonatalogie est désormais sous haute surveillance, seul les soignants et les parents étant autorisés à y accéder. L’isolement des enfants a été renforcé.
Dans une interview accordée à France 3 Basse-Normandie, le professeur Bernard Guillois, chef du service néonatalogie, a expliqué que les équipes du CHU procéderaient cette semaine à une étude "cas-témoin" : "On va prendre des enfants du même [profil] que ceux qui sont décédés, pour voir si ceux qui sont décédés avaient des particularités ou des facteurs de risque, d'exposition qui puissent expliquer ces décès".