Sexualité des ados : la toute première fois
Comment être sûr d'avoir bien mis son préservatif ? La première fois est-elle douloureuse ? Quels sont les risques d'attraper une maladie sexuellement transmissible ? Entre désir et sentiments, comment bien vivre les débuts de la sexualité ?
En France, l'âge moyen des premiers rapports sexuels est de 17 ans. Certains commencent beaucoup plus tôt et d'autres plus tard... Mais bien avant commencent les questions et inquiétudes, la découverte de son corps et du corps de l'autre, l'angoisse de la grossesse et le choix d'une contraception, la question du risque des infections sexuellement transmissibles.
Puberté : un éveil à la sexualité
Le déclenchement est la puberté : en général entre 8 et 14 ans chez la fille ; entre 9 et 14 ans chez le garçon. Sur le plan biologique, l'activité sexuelle des adolescents résulte d'un mécanisme purement physiologique et donc naturel, qui fait suite au réveil hormonal initié par l'hypothalamus (une zone située au centre du cerveau).
Chaque adolescent réagit différemment selon sa transformation, d'où parfois des difficultés psychologiques et de nombreuses questions concrètes sur la contraception et les relations avec l'autre.
Pas de rapport sexuel sans consentement
Comment fait-on l'amour ? Faire l'amour peut-il faire mal ? Vais-je être à la hauteur ? Comment choisir le "bon partenaire" et le "bon moment" ?... Ces questions, nous nous les sommes tous posés. Car la première relation sexuelle suscite toujours de multiples appréhensions, questionnements, doutes.
Les premières fois sont toujours particulières. Ce sont aussi les premiers désaccords entre filles et garçons et les premières amours. Par essence, chaque première fois est unique... Mais tout geste et toute relation sexuelle, première fois ou non, doit avoir comme mot d'ordre le consentement.
Le consentement est l’accord qu’une personne donne
à son ou sa partenaire pour participer à une activité sexuelle. Sans consentement, on parle de violence sexuelle, voire de viol.
Le préservatif en démonstration
La première relation sexuelle suscite de multiples inquiétudes chez les adolescents. Les filles peuvent avoir peur d'avoir mal, de ne pas susciter le désir tandis que les garçons craindront de ne pas avoir d'érection ou de ne pas savoir s'y prendre.
Les parents sont rarement ceux à qui les ados s'adressent mais leur transmettre un message sur la nécessité du consentement et l'importance du respect (de soi et de l'autre) est fondamental. Sensibiliser aux effets délétères de la pornographie est également important. Tout comme la prévention, aussi bien des infections sexuellement transmissibles et qu'à travers la contraception.
À Paris, il existe un espace pour parler de ses appréhensions mais aussi des questions de contraception et de prévention : le Cyber-CRIPS. Le réseau CRIPS se compose de sept structures autonomes présentes en Auvergne, en Aquitaine, en Ile-de-France, dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie, dans les Pays-de-la-Loire, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, le Rhône-Alpes.
On ne le répète jamais assez : il faut se protéger. Dans ce domaine, le préservatif a fait ses preuves à condition de savoir le mettre en place.
Education sexuelle : parler sexo avec les ados
Si l'âge du premier rapport sexuel n'a pas bougé depuis des décennies, les mentalités et l'accès à la sexualité ont beaucoup évolué ces dernières années, notamment via Internet.
Pour informer et sensibiliser les jeunes, des sessions d'éducation à la vie affective et sexuelle sont organisées dans les collèges, lycées et centres de formation.
Pouvoir discuter sans tabou d'amour et de sexualité est l'objectif des ateliers proposés par les centres régionaux d'information et de prévention du sida (CRIPS). Ces séances sont aussi l'occasion pour les jeunes de poser des questions plus intimes et d'affronter leurs peurs. "Les animations ont comme spécificité de proposer un cadre sécurisant pour aboutir à un moment donné à une prise de parole la plus sincère possible, la plus authentique et la plus constructive", explique Marion Weite Roux, animatrice de prévention en santé au CRIPS d'Île-de-France.
Au fil des discussions, l'animatrice encourage les jeunes à s'exprimer librement, tout en les amenant à réfléchir : "Il y a un cadre propice de confiance qui favorise l'échange, l'écoute, le non jugement. Nous ne sommes pas non plus dans l'injonction", souligne l'animatrice du CRIPS. En 2015, les équipes du CRIPS Île-de-France ont mis en place plus de 2.000 actions d'éducation à la vie affective et sexuelle auprès des jeunes.