Une gynécologue répond aux questions que vous n'osez pas poser en consultation
Consultations après 65 ans, fibromes, contraception... La Dre Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, se penche sur quelques questions gynécologiques encore taboues.
Certaines questions sont plus délicates que d'autres à poser pendant une consultation gynécologique. La Docteure Odile Bagot, gynécologue-obstétricienne, se propose de répondre aux questions des téléspectatrices du Mag de la Santé autour de différents sujets de santé gynécologique.
À lire aussi : Pourquoi il ne faut pas avoir de rapport sexuel avant d'aller chez le gynécologue
Faut-il continuer les consultations gynécologiques après 65 ans ?
Lorsque l'on ne souffre d'aucune condition médicale particulière, la question peut légitimement se poser. Même après 65 ans, il est toujours conseillé de continuer à consulter régulièrement un professionnel de santé gynécologique. Un rendez-vous annuel reste important pour le dépistage et la prévention, et pas uniquement pour des raisons gynécologiques ! En consultation, des sujets comme l'incontinence urinaire, les difficultés sexuelles ou même les signes de dépression sont souvent plus simples à aborder qu’avec son médecin traitant.
Par exemple, une patiente ménopausée qui a récemment subi une fracture pourra se voir proposer une mesure de densité osseuse pour évaluer le risque d'ostéoporose. Le gynécologue connaît également bien les antécédents médicaux de ses patientes, comme le diabète gestationnel ou l’hypertension pendant la grossesse : des facteurs de risque qui peuvent nécessiter une attention particulière avec l’âge. En revanche, après 65 ans, les frottis ne sont généralement plus nécessaires. Un examen gynécologique reste utile pour inspecter la vulve, rechercher des pathologies comme le lichen scléreux vulvaire, vérifier l'absence de masse pelvienne et contrôler la santé des seins.
Fibrome utérin : la chirurgie est-elle la seule solution ?
Les fibromes utérins sont fréquents, en particulier entre 40 et 50 ans, et la plupart d'entre eux ne nécessitent pas d'intervention chirurgicale. Ils ne sont traités que s’ils posent problème : taille importante, douleurs ou saignements incontrôlables. Même en cas de traitement nécessaire, les solutions non-invasives sont de plus en plus privilégiées. Pour contrôler les saignements, des médicaments antihémorragiques, des pilules progestatives ou un stérilet à la progestérone peuvent être proposés.
Si les traitements médicamenteux ne suffisent pas, et en fonction des situations, des techniques de radiologie interventionnelle peuvent être proposées. L’embolisation, par exemple, consiste à couper l’irrigation du fibrome pour provoquer sa nécrose. La radiofréquence, qui utilise des ondes pour traiter le fibrome, affiche aussi de bons résultats. Si aucune de ces solutions ne suffit, la chirurgie est alors envisagée, soit pour enlever uniquement le fibrome (myomectomie), soit l’utérus entier (hystérectomie), en fonction de chaque cas.
Pré-ménopause : dois-je encore utiliser une contraception ?
En pré-ménopause, les risques de grossesse, bien que faibles, existent encore. Le choix de la contraception est alors important car il faut tenir compte de l’augmentation des risques vasculaires avec l’âge. La pilule œstroprogestative est donc à éviter. De plus, les cycles sont souvent irréguliers et les règles peuvent devenir plus abondantes.
Comment savoir si on est encore fertile lorsque l'on est en pré-ménopause ? Pour connaître la fertilité d'une patiente autour de 50 ans, il est possible de réaliser un dosage de la FSH (l'hormone folliculo-stimulante) en début de cycle. Un taux de FSH supérieur à 25 indique un épuisement des ovaires, et la contraception n’est plus nécessaire. Vous pouvez alors jouir de votre corps en toute tranquillité !