Des campagnes de désinformation sur l'allaitement dénoncées par les autorités sanitaires

Dans de nombreux pays, la confiance des parents à l'égard de l'allaitement est sapée par la communication mensongère d'industriels de l'agroalimentaire, alerte ce 9 mai une étude présentée par l'OMS, l'UNICEF et le réseau international d'action sur l'alimentation infantile (IBFAN). Les efforts de promotion de l'allaitement maternel - pourtant idéal - sont minés par "l'insuffisance de lois permettant de lutter contrer la puissance du matraquage publicitaire" en faveur des laits de substitution.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Des campagnes de désinformation sur l'allaitement dénoncées par les autorités sanitaires

Si l’allaitement présente beaucoup d'avantages (formulation adaptée du lait, diminution du risque de cancer du sein), il est important de rappeler qu’il s’agit, avant tout, d’un choix personnel. Comme nous le rappelons souvent sur Allodocteurs.fr, mieux vaut une maman épanouie qui donne des biberons, plutôt qu'une mère stressée qui allaite !

Cependant, dans de nombreux pays, l’information des mères à l’égard de l’allaitement est fortement biaisée par la communication de groupes industriels, qui n’hésitent pas à accabler ce geste de tous les maux, sans aucun fondement scientifique réel. C’est cette stratégie de désinformation, qui empêche les mères de prendre une décision de manière objective, qu’a entendu dénoncer ce 9 mai un rapport [pdf] de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), de l'UNICEF et du réseau international d'action sur l'alimentation infantile (IBFAN).

"Il y a encore trop d'endroits où les mères sont inondées d'informations erronées et tendancieuses par le biais de la publicité et d'affirmations non fondées concernant la santé", a ainsi déploré dans un communiqué Francesco Branca, chef du département Nutrition pour la santé et le développement de l'OMS. "[Ces informations erronées peuvent] saper la confiance des parents à l'égard de l'allaitement, avec pour conséquences le fait que trop d'enfants ne profitent pas de ses nombreux avantages".

L'OMS et l'UNICEF recommandent l'allaitement exclusif pendant les six premiers mois mais, dans le monde, seul un enfant sur trois est exclusivement nourri au sein pendant cette période, un taux qui n'a pas été amélioré en l'espace de deux décennies, en raison de la pression exercée par les industriels. L'industrie des laits de substitution réalise des ventes de près de 45 milliards de dollars par an, un chiffre qui devrait atteindre 70 milliards de dollars d'ici à 2019.

Le rapport publié ce 9 mai relève que 135 pays sur les 194 qui ont fait l'objet de l'étude ont adopté des mesures inspirées par des recommandations adoptées par l'OMS en 1981. Seuls 39 pays appliquent la totalité de ces recommandations, comme l'interdiction de toute forme de publicité et distribution d'échantillons de laits de substitution, l'interdiction de marques revendiquant des bénéfices en matière de santé et l'obligation pour les produits vendus d'informer les consommateurs sur la supériorité du lait maternel.

Une étude publiée fin janvier 2016 par la revue médicale britannique The Lancet a établi qu'à l’échelle mondiale, plus de 800.000 décès d'enfants et 20.000 cancers du sein pourraient être évités chaque année si un plus grand nombre d'enfants étaient allaités plus longtemps par leur mère