Souffrez-vous du Milk Blues, la dépression post-allaitement ?
Moins connu que la dépression post-partum, autrefois appelée "Baby Blues", le "Milk Blues" concerne spécifiquement l'allaitement. Les explications de Rachel Halimi, sage-femme.
Vous êtes une jeune maman et connaissez une période difficile émotionnellement parlant suite à l'arrêt de l'allaitement ? Rassurez-vous, vous n'êtes pas la seule. Ce phénomène porte même un nom : le Milk Blues ou dépression post-allaitement.
Si l'on parle de plus en plus de la période de post-partum et notamment de la dépression qui peut parfois surgir, la période autour de l'allaitement est cruciale pour les mères qui font le choix d'allaiter.
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Les hormones à l'origine de la dépression
Déjà, le post-partum en soi est "une période de fluctuation hormonale très forte", confirme Rachel Halimi, sage-femme. Et l'allaitement "est une expérience propre à chaque femme".
À la fin de l'allaitement, certaines femmes vivent en effet un état mélancolique, voire une dépression. Cela peut s'expliquer par les hormones. Durant la période d'allaitement, le corps produit de la prolactine ainsi que de l'ocytocine, l'hormone de l'attachement, du lien et de l'amour. "C'est notamment ce qui fait que les jeunes mères tiennent le coup malgré le manque de sommeil, elles sont portées par ces hormones", explique la spécialiste.
Une sensation de prolongement de la grossesse
À l'arrêt de l'allaitement, ces hormones diminuent progressivement. Mais ce n'est pas le seul facteur explicatif du Milk Blues. "De nombreuses femmes n'ont pas d'autre choix que d'arrêter d'allaiter au moment de la reprise du travail, souvent trois mois après l'accouchement".
Ce moment de rupture peut alors être mal vécu. "L'allaitement est comme une drogue pour certaines mères", témoigne Rachel Halimi. "C'est un lien privilégié entre la maman et son enfant, comme un prolongement de la grossesse durant lequel le corps de la femme permet encore de faire grandir le bébé".
Allaitez seulement si vous en avez envie
Pour autant, "il ne faut pas idéaliser l'allaitement", exhorte la sage-femme. D'autant plus que de nombreuses injonctions pèsent sur les femmes de manière générale, et encore plus sur les mères.
Alors si vous êtes enceinte ou une jeune maman, ne vous mettez pas la pression. Si pour certaines, la fin de l'allaitement est un véritable deuil, pour d'autres, c'est justement le fait d'allaiter qui est mal vécu et peut occasionner des symptômes dépressifs. Le plus important est donc de s'écouter. "Surtout que l'enfant est un vrai miroir. Si la maman ne va pas bien, il le ressent et n'ira pas bien non plus. Prenez soin de vous", conclut Rachel Halimi.