Grossesse : attention aux infections à cytomégalovirus !
Les femmes enceintes ayant des contacts fréquents avec les enfants doivent prendre des précautions d'hygiène pour éviter une contamination par cytomégalovirus (CMV), un virus très fréquent et parfois dangereux.
"Goûter dans l'assiette du bébé", "embrasser un bébé ou un enfant qui pleure sur les joues", "sucer la tétine du bébé", "toucher un pyjama mouillé avec les mains"... Autant de gestes courants chez les jeunes parents mais qui devraient être évités, selon un avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publié le 17 décembre.
Ils exposent en effet à une contamination par le cytomégalovirus (CMV), un virus mal connu et généralement bénin, mais qui peut être dangereux pour l'enfant à naître lorsqu'il est contracté pendant la grossesse.
En France, environ la moitié de la population est porteuse de ce virus, qui se transmet par la salive, les urines, les larmes et les secrétions génitales. Les infections par le CMV surviennent à tout âge, mais particulièrement dans la petite enfance, et une fois le virus établi chez la personne infectée, il peut être réactivé tout au long de la vie. 3.500 infections mère-enfant ont lieu chaque année, dont 50 laisseront des séquelles graves au bébé telles que déficience intellectuelle, troubles moteurs, surdité (dans 10% des cas) ou cécité.
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Les précautions à prendre
Le Haut Conseil "demande de multiplier et de diversifier les modalités d'information des femmes", et recommande même de sensibiliser l'ensemble de la population aux précautions à prendre.
Pour éviter la transmission du virus à travers la salive il ne faut pas embrasser le bébé sur la bouche, ni partager l’assiette, la bouteille ou un aliment avec l’enfant. Il est important de réserver des objets pour la toilette aux bébés, éviter de toucher un pyjama mouillé avec les mains et se laver les mains pour 15-20 secondes après les changes.
"On a montré que les primo-infections étaient diminuées de moitié quand on mettait en place ces mesures d'hygiène", a souligné Agathe Billette de Villemeur, médecin de santé publique qui a piloté le groupe de travail du HCSP.
Le HCSP estime toujours en revanche qu'il n'y a pas lieu de pratiquer un dépistage systématique du CMV chez les femmes enceintes et les nouveau-nés, en raison notamment de l'absence de vaccin et de traitement contre ce virus.
Par la rédaction d'Allodocteurs.fr, avec AFP