Le don d'ovocytes doit-il être indemnisé ?
"Donneurs de bonheur", tel est le slogan de la nouvelle campagne lancée par l'Agence de biomédecine pour favoriser le don de spermatozoïdes et d'ovocytes. Un don qui peut permettre à des couples infertiles de devenir parents. Car en France on manque de volontaires. Il faut dire que cet acte de générosité peut s'avérer très contraignant. C'est le cas des femmes, qui doivent subir de nombreux examens et traitements. C'est la raison pour laquelle certains envisagent de donner une contrepartie financière, un dédommagement, comme c'est le cas dans d'autres pays. Explications.
Le don d'ovocytes est une démarche généreuse, mais qui n'est pas de tout repos. Car pour donner ses ovocytes, il faut réaliser de nombreux examens : dosages hormonaux, échographie pelvienne, prélèvements sanguins… La stimulation ovarienne doit permettre de prélever plusieurs ovocytes à la fois. C'est un traitement quotidien qui se fait par injection sous cutanée.
Dans les centres d'assistance médicale à la procréation, on est toujours à la recherche de nouvelles donneuses. Car en France, on manque cruellement de donneuses alors que les femmes ayant recours à la procréation médicalement assistée sont de plus en plus nombreuses. "La majorité des femmes ont la quarantaine. Et les hasards de la vie ont fait qu'elles n'ont pas pu avoir d'enfant avant donc elles ne savaient pas que la fertilité chutait avec l'âge", précise le Dr Joëlle Belaisch-Allart, gynécologue-obstétricienne.
Dans certains pays comme en Espagne, les donneuses perçoivent un dédommagement, une rétribution pécuniaire qui facilite le don. La France, elle, s'y oppose formellement et préfère le principe de neutralité financière du don. Cette année, 3.000 couples attendent encore un don pour devenir parents. Et il faudrait 9.000 nouvelles donneuses pour combler leur désir.