Un gynécologue utilisait son propre sperme pour inséminer ses patientes
Après avoir fait des tests ADN pour retrouver l’identité de son père biologique, une Américaine a découvert que le donneur de sperme "anonyme" n’était autre que… le gynécologue de sa mère. Cette dernière a porté plainte contre le soignant.
Combien de patientes a-t-il inséminé artificiellement avec son propre sperme ? Un gynécologue américain est poursuivi en justice par l’une de ses anciennes patientes, qui l’accuse d’avoir utilisé son propre sperme pour la féconder, sans son autorisation.
Retour il y a près de 35 ans. En 1989, Sharon Hayes, une Américaine vivant dans l’Idaho, souhaite concevoir son deuxième enfant par procréation médicalement assistée (PMA), comme le relate le Seattle Times. Elle cherche un traitement de fertilité auprès d’un gynécologue-obstétricien, le Dr David R. Claypool.
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Des problèmes de santé récurrents
Elle tombe enceinte au bout de six mois, avant de donner naissance à Brianna, en juin 1990. Selon le Dr Claypool, le donneur était anonyme et correspondait aux critères demandés par Sharon Hayes.
Il ne s'agit alors que d'une histoire d'enfant né par PMA comme il en existe des milliers. Mais en 2022, Brianna Hayes effectue les démarches pour faire des recherches sur ses origines, car elle souffre depuis toute jeune de problèmes de santé récurrents.
Brianna a d'abord été diagnostiquée d'une leucémie à l'âge de quatre ans. Elle a ensuite contracté le virus d'Epstein-Barr lorsqu'elle était adolescente. Ses problèmes de santé se sont également poursuivis à l'âge adulte, avec cinq opérations de la hanche.
Au minimum 16 autres grossesses concernées
Les médecins lui conseillent alors d'effectuer des tests ADN de paternité pour détecter d'éventuelles causes héréditaires à ses problèmes de santé.
Dans la base de donnée génétique, la jeune femme découvre que le profil ADN compatible avec le sien n'est autre que celui du Dr Claypool, le gynécologue de sa mère. Plus glauque encore, Brianna Hayes a également découvert qu'elle partageait cet ADN avec 16 autres habitants de l'État de Washington, où le médecin a exercé de longues années avant de prendre sa retraite en 2014.
Aucune loi n'interdit d'inséminer sa patiente
À aucun moment le gynécologue n'avait informé sa patiente qu'il avait utilisé son propre sperme pour inséminer artificiellement Sharon Hayes. Cependant, le quotidien américain USA Today précise qu'aucune loi en vigueur dans l'État de Washington "n'interdit aux médecins d'utiliser secrètement leur propre sperme pour inséminer artificiellement une patiente".
Sharon Hayes a tout de même décidé de porter plainte pour faute médicale. Selon les avocats de la mère de famille, le praticien a violé la disposition de loi "qui exige que les médecins obtiennent le consentement éclairé des patients avant de les traiter".