PMA : « Je voulais vraiment un enfant, c’est dans les entrailles »
A 34 ans, célibataire, Bénédicte a pris la décision de se lancer dans un processus de PMA, toute seule.
Il lui aura fallu 1 an et demi avant que Bénédicte puisse tenir dans ses bras Esteban, son fils, âgé de 13 mois aujourd’hui. Son parcours du combattant pour sa PMA démarre en 2015 : après deux échecs au Danemark, elle se tourne finalement vers le Portugal. Clinique, examens médicaux, déplacements réguliers… Au total, elle dépense entre 15 et 17 000 euros, pour cet acte jugé encore illégal en France pour les parents célibataires et homosexuels.
« Honnêtement je trouve ça injuste de me sentir hors la loi dans mon propre pays parce que je veux un bébé. Je voulais vraiment un enfant, c’est dans les entrailles. On ne peut pas lutter contre, c’était le moment, j’avais du temps, des économies, et puis l’horloge tourne et à un moment ça devient de plus en plus compliqué d’avoir un enfant », nous confie cette maman.
Fini le temps des "filles-mères"
D’après l’Agence de la biomédecine, 147 730 tentatives de PMA ont été recensées en 2016. L’ouverture de la PMA pour toutes, proposée dans l’article 1er du projet de loi de bioéthique actuellement débattu à l’Assemblée Nationale, pose encore problème aujourd’hui en France.
« Je pense que les gens qui nous font des critiques, imaginent surtout les mamans solos d’il y a 50 ans, quand on était fille-mères un peu recluses de la société etc. Aujourd’hui qu’on soit maman solo par choix ou pas, on ne vit pas en autarcie, on sort, on voit des gens, on a un tissu familial qui est très important. », affirme Bénédicte, prête à recommencer s’il le fallait.