PMA : les Australiens bientôt autorisés à choisir le sexe de l'enfant ?
Depuis le mois de juillet, les Australiens sont invités à donner leur avis sur un projet visant à réformer la procréation médicalement assistée. Parmi les mesures emblématiques : le choix du sexe du bébé, au bon vouloir des parents. Une disposition qui soulève de nombreuses questions éthiques...
La proposition pourrait faire rêver plus d'un futur parent. L'Australie songe sérieusement à permettre aux parents, qui ont recours à la procréation médicalement assistée, de choisir à la carte le sexe de leur fœtus. Avant de mettre en place ce projet controversé, tous les Australiens sont invités à se prononcer. La question est également analysée, d'un point de vue éthique, par le Conseil australien d'éthique sur la santé et la médecine.
Actuellement, le pays autorise la sélection du sexe quand elle relève d'une question médicale, pour une maladie génétique qui ne toucherait que les garçons, comme la myopathie de Duchenne, par exemple. Tout comme en Australie, en France, le diagnostic préimplantatoire n'est possible qu'en cas de risques de maladies génétiques.
Cependant, certains pays autorisent déjà le choix du sexe à tous les parents sans conditions, comme les Etats-Unis ou Chypre par exemple. D'autres, comme Israël, l'autorisent mais uniquement si quatres enfants de la famille sont du même sexe, pour "rééquillibrer". C'est en partie pour éviter le tourisme médical des Australiens vers l'étranger que l'Australie envisage d'autoriser le choix du genre.
Vers des dérives eugénistes ?
Pour équilibrer sa famille ou par préférence, certains parents pourraient se tourner vers un genre en particulier. Pourtant, cette pratique n'est pas dénuée de risques et dérives éthiques. Au-delà d'un déséquilibre démographique, le choix du sexe pourrait renforcer les stéréotypes de genre et exercer une pression sur l'enfant à venir. "Les enfants qui découvrent que leur sexe a été déterminé par leurs parents pourraient mal le vivre. En particulier s'ils ont l'impression de ne pas être à la hauteur de leurs attentes", souligne le Comité d'éthique australien.
Mais à l'évidence, cette pratique pourrait surtout alimenter des dérives eugénistes dangereuses. "Autoriser la sélection des sexes pour des raisons non médicales pourrait nous entraîner sur une pente glissante en permettant aux tests génétiques de prendre place dans d'autres caractéristiques, comme la taille, l'intelligence ou les prouesses sportives" s'inquiète le Comité.
Le choix semble désormais laissé aux mains des Australiens, qui n'ont plus qu'une dizaine de jours pour se prononcer. Hormis le choix du sexe, d'autres sujets sur la PMA seront débattus comme la rémunération des donneuses d'ovocytes.