Hernie inguinale : quand il faut opérer

Certaines hernies inguinales nécessitent une simple manipulation et une surveillance médicale. Mais dès les premiers signes de douleur, le traitement chirurgical est recommandé.

Charlotte Rothéa
Rédigé le , mis à jour le
Opérer une hernie inguinale
Comment opère t-on une hernie inguinale ?  —  Magazine de la Santé

Le Dr Moszkowicz s’apprête à opérer un patient de 39 ans, atteint d’une hernie inguinale du côté droit. Une opération courante, surtout chez les hommes.  

"Cette partie là correspond à de l’intestin grêle qui est sensé être à l’intérieur de l’abdomen. Chez ce patient qui a une hernie, cet intestin s’est engagé dans le canal inguinal", explique le Dr David Moszkowicz, chirurgien viscéral digestif à l’hôpital Louis-Mourier.

Une opération sous coelioscopie

Cette hernie forme une bosse lorsque le patient est debout et tousse. Elle est douloureuse, alors il faut l’opérer. L’intervention consiste à remettre le contenu à l’intérieur du ventre, et à interposer un voile de renforcement pour éviter la récidive de la hernie.

Pour ce faire, le docteur utilise la technique de la coelioscopie.   

"On va utiliser le nombril comme repère. On va introduire la caméra de coelioscopie et ensuite on va insuffler du gaz carbonique pour créer un espace de travail et on va utiliser deux accès pour les instruments opérateurs", commente le Dr David Moszkowicz.

3 micro-ouvertures pour se frayer un chemin dans la structure du muscle, sans entrer dans la cavité abdominale. Le chirurgien doit ensuite localiser la hernie. 

Il se rapproche de plus en plus de la zone. Le pubis en blanc est au fond, la vessie est en dessous. Le cheminement est délicat.  "Il faut parfaitement connaître l’anatomie pour éviter de blesser les nerfs, ça peut être à l’origine de douleurs nerveuses post-opératoires assez invalidantes chez certains patients", confie le Dr David Moszkowicz. 

Renforcer la paroi avec une prothèse souple

La caméra est maintenant là où se trouve la hernie, la pince tient le péritoine, l’enveloppe de la paroi musculaire et des viscères, qui s’échappait et formait le sac herniaire. Le chirurgien doit décoller cette enveloppe pour la repousser en arrière. En se retirant, le péritoine dévoile certains éléments.  

Le conduit déférent relie le testicule à la prostate et véhicule les spermatozoïdes. Après quelques minutes, le trou de la hernie est dégagé.

"C’est là que passait la hernie et c’est là que le patient avait ses symptômes, parce que toute la cavité péritonéale venait s’engager dans cet orifice. On a réduit la hernie et on a remis le péritoine en arrière", précise le Dr David Moszkowicz.

Il faut désormais fermer l’orifice. D’abord en tirant la paroi musculaire, comme un rideau. Elle est fixée par une agrafe. Il est ensuite utilisé une prothèse, sorte de filet semi-rigide.   

C’est une prothèse non résorbable qui va rester définitivement dans la région pour la renforcer. Elle est composée de polypropylène, très utilisé en bloc opératoire. Une fois insérée dans le corps, la prothèse est mise à plat, devant l’ancien orifice responsable de la hernie.  

Aussitôt opéré, aussitôt sorti

"Le moment très important va être de bien la placer pour éviter une récidive par mauvais positionnement. Ce qu’on veut, c’est éviter que le péritoine repasse en dessous alors que le péritoine doit repasser au dessus", précise le Dr David Moszkowicz.

Le chirurgien pose encore deux agrafes, puis évacue le CO2, le péritoine se plaque contre la prothèse. Il ne reste plus qu’à refermer les trois incisions. Le patient pourra sortir de l’hôpital quelques heures plus tard.  

La plupart du temps il y a une simple ecchymose qui peut s’étendre pendant quelques jours et qui va systématiquement régresser. Cela ne nécessite rien d'autre que d’informer le patient.
  
Les seules recommandations sont d'éviter l’activité physique pendant un mois et d'éviter le port de charges lourdes.