Hospitalisations évitables : qui sont ces patients ?
Les personnes âgées et les non-diplômés sont les plus concernés par les hospitalisations potentiellement évitables (HPE) si une meilleure prise en charge avait été réalisée en amont, révèle une étude de la Drees.
Une hospitalisation sur 40 pourrait être évitée, notamment avec une meilleure prise en charge en amont. Et les plus concernées sont les personnes âgées et les non diplômés, indique mercredi 5 avril une étude de la Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (Drees).
Ainsi, en 2017, en France, "265 000 hospitalisations pour des pathologies chroniques auraient pu être évitées" en médecine (hors chirurgie, obstétrique et odontologie), souligne la Direction des études et des statistiques des ministères sociaux, et "près de la moitié avaient pour motif une insuffisance cardiaque".
L'hospitalisation potentiellement évitable (HPE), qui signifie qu'elle aurait pu être évitée avec une meilleure prise en charge en amont, ne doit pas être confondue avec le recours non pertinent à l’hôpital, explique le communiqué de la Drees.
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Ouvriers et agriculteurs en tête de ligne
Des données de la Drees, recueillies entre 2012 et 2017 montrent que le risque d'HPE décroît avec le niveau de diplôme. Ainsi, les personnes "sans diplôme ou n’ayant qu’un certificat d’études primaires ont un risque 25% plus élevé d’être hospitalisées de manière évitable".
Selon l’étude, les ouvriers et les agriculteurs sont les catégories socioprofessionnelles les plus exposées du fait de leurs conditions de travail et l’exposition à des facteurs de pénibilité qui "pourraient influer sur leur état de santé et donc sur la probabilité d’avoir une HPE", développe la Drees.
Les plus de 65 ans largement concernés
Parmi les populations les plus sujettes aux hospitalisations potentiellement évitables, l’étude pointe les personnes les plus âgées.
Quatre personnes concernées sur 5 en 2017 avaient 65 ans ou plus, et une sur trois avaient plus de 85 ans. Autre critère favorisant les HPE : l’absence de suivi médical chez un médecin au cours de l’année passée.
"Consulter son médecin traitant entre une et deux fois par an divise par cinq et demi le risque d’HPE", selon l’étude de la Drees, notamment car 51% de ces hospitalisations ont pour motif une pathologie chronique.