Mal de dos : une campagne de sensibilisation destinée aux jeunes
Il ne gâche pas seulement la vie des personnes âgées... Le mal de dos touche aussi de nombreux jeunes actifs et une campagne de sensibilisation leur est aujourd'hui directement adressée. Objectif : inciter les moins de 40 ans à consulter dès lors que leurs douleurs persistent depuis trois mois. Quels symptômes doivent alerter ? Quelles pathologies du dos sont les plus répandues chez ces patients ? Quels sont les traitements les plus efficaces ? Les réponses du Pr Corine Miceli, rhumatologue à l'hôpital Cochin de Paris.
- Pourquoi cette campagne est-elle spécifiquement destinée aux jeunes ? Les jeunes ont-ils tendance à négliger le mal de dos ?
Pr Corinne Miceli, rhumatologue : "Effectivement on considère que le mal de dos est un peu le mal du siècle et les patients ont tendance à négliger ce problème. Or, le mal de dos est à prendre pleinement en considération et il faut essayer de définir précisément l'origine de ce mal de dos."
- Existe-t-il des symptômes particuliers chez les jeunes qui doivent amener à consulter ?
Pr Corinne Miceli : "Il faut tout d'abord comprendre l'origine du mal de dos. La grande majorité des maux de dos chez un sujet jeune sont plutôt en rapport avec des problèmes de disque, des hernies discales dont on entend parler au quotidien. Cependant, dans 5 à 10% des cas, il ne s'agit pas d'une hernie discale, ce n'est pas un mal de dos en rapport avec un problème mécanique mais plutôt un problème inflammatoire comme un rhumatisme inflammatoire, parfois une infection, parfois des problèmes en rapport avec un cancer… Cela fait partie des choses que les cliniciens, que ce soit le rhumatologue ou le médecin généraliste, doivent dépister. Et le signe qui doit alerter, ce sont des douleurs la nuit."
- Quels sont les traitements efficaces ?
Pr Corinne Miceli : "Concernant le mal de dos en rapport avec une hernie discale ou un problème d'arthrose, on traite les patients avec des médicaments de la douleur, des anti-inflammatoires, parfois des infiltrations en fonction du type de douleurs. Dans le cas d'autres problèmes comme une infection ou quelque chose en rapport avec un rhumatisme inflammatoire, on a des traitements plus spécifiques qui peuvent soulager les patients."
- Quid de l'activité physique ? Peut-on poursuivre une pratique sportive ? Doit-on l'adapter ?
Pr Corinne Miceli : "Concernant l'activité physique, tout dépend du problème sous-jacent. Dans la majorité des cas, ce sont des problèmes de hernie discale donc certains sports ne sont pas tout à fait conseillés. En cas de hernie discale, on a une certaine fragilité au niveau du disque et les sports en torsion comme le tennis, le golf, tout ce qui va mettre la colonne en torsion ne sont pas conseillés. En revanche, renforcer la ceinture abdomino-pelvienne, faire de la piscine sont intéressants. Globalement, il faut bien préciser quel type de sports mais garder un bon capital musculaire est plutôt favorable."