Champignons : plus de 250 intoxications en deux semaines
Les signalements de cas d'intoxication liés aux champignons sont en augmentation dans les centres antipoisons... Face à cette situation préoccupante, l'Anses rappelle les précautions d'usage aux amateurs de cueillette.
Près de 250 cas d’intoxication ont été enregistrés ces deux dernières semaines par les centres antipoisons français, alerte l'Anses. "Les températures plus fraîches et humides de ces quinze derniers jours ont été favorables [à la pousse des champignons] et, par conséquent, le nombre d’intoxications observées a fortement augmenté", constate l'Anses. Durant les quatre derniers mois, le nombre hebdomadaire de cas n'avait jamais dépassé la soixantaine...
L'alerte est très sérieuse. "Les conséquences sur la santé de ce type d’intoxications peuvent être graves (troubles digestifs sévères, atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe), voire mortelles. Sept cas graves ont été enregistrés depuis le mois de juillet 2018, dont quatre ces deux dernières semaines."
Selon l'agence, la consommation de ces champignons toxiques est presque toujours liée à la confusion avec des variétés comestibles. Et même les habitués de la cueillette ne semblent pas épargnés par les accidents.
Voir notre dossier : Intoxication aux champignons : les signes qui doivent alerter
Afin d'éviter de nouveaux drames, l'Anses, de même que la direction générale de la santé, ont diffusé ce 9 novembre un rappel des bonnes pratiques de cueillette :
- Ne ramasser que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ;
- Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, de ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent être consultés ;
- Cueillir uniquement les spécimens en bon état et de prélever la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification ;
- Ne pas cueillir les champignons près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) ;
- Bien séparer par espèce les champignons récoltés pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ;
- Déposer les champignons séparément, dans une caisse ou un carton, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement ;
- Un réflexe utile : photographier sa cueillette avant cuisson ! La photo sera utile au pharmacien ou au médecin du centre antipoison en cas d’intoxication, pour décider du traitement adéquat.
- Se laver soigneusement les mains après la récolte ;
- Conserver les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et de les consommer dans les deux jours au maximum après la cueillette ;
- Consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et ne jamais les consommer crus ;
- Ne jamais proposer de champignons cueillis à de jeunes enfants.
"Les symptômes commencent généralement à apparaître dans les 12 heures après la consommation et l’état de la personne intoxiquée peut s’aggraver rapidement", rappelle l'agence. "En cas de symptômes, il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification". En cas de diarrhées, de nausées, de tremblements, de vertiges, de troubles de la vue... appelez immédiatement le 15, ou le centre antipoison de votre région !
la rédaction d'Allodocteurs.fr