Intoxication alimentaire : les micro-algues sous surveillance
Dans l'ouest de la France, des équipes de l'Ifremer surveillent les diverses espèces de micro-algues car certaines sont toxiques et peuvent empoisonner les coquillages.
Elles mesurent quelques dizaines de microns à peine, soit moins que le diamètre d'un cheveu, mais les micro-algues ont des vertus incroyables. Des pouvoirs de nuisance aussi. Parmi les milliers d'espèces connues, une centaine seulement s'avère toxique. Mais elles peuvent empoisonner les coquillages et miner notre santé. Depuis trente ans, dans l'ouest de la France, des équipes de l'Ifremer ont pour mission de les surveiller.
Des micro-algues toxiques
Les coquillages, notamment les moules et les huîtres, raffolent des micro-algues. Elles se nourrissent toutes de phytoplanctons, généralement inoffensifs. Mais quelques cellules toxiques suffisent à contaminer un coquillage. Les chercheurs de l'Ifremer gardent donc un oeil sur celles qui pourraient nous empoisonner.
Au cours de l'été 1983, plusieurs milliers de cas de gastro-entérite étaient apparus à la suite de consommations de coquillages en Bretagne. En cause : un phytoplancton toxique appelé dinophysis. Depuis cette crise sanitaire, les chercheurs recensent et analysent une à quatre fois par mois ces organismes. Les toxines diarrhéiques provoquent les nausées, les vomissements, les crampes d'estomac... tous les symptômes d'une gastro-entérite. Mais certaines micro-algues, comme l'alexandrium, produisent aussi des toxines paralysantes.
Phytoplancton ne rime que très rarement avec intoxication
Pour éviter le pire, faut-il se fier à la croyance populaire ? D'après elle, mieux vaudrait éviter de consommer des fruits de mer les mois sans "R". Pour Philipp Hess, chercheur, les mois sans "R" (mai, juin, juillet, août) correspondent effectivement aux "mois de l'été, (période) où il y a le plus de micro-algues toxiques".
Les micro-algues toxiques ne menacent pas uniquement notre santé. Elles nuisent aussi à notre environnement, et notamment les poissons. Attention toutefois à ne pas faire d'amalgame : phytoplancton ne rime que très rarement avec intoxication. Les micro-algues sont même indispensables à notre survie puisqu'elles produisent la moitié de l'oxygène sur terre.