L'antibiorésistance tue : 1,27 million de morts dans le monde en 2019
Pour la première fois, l’impact de la résistance bactérienne est évalué à l'échelle mondiale. 1,27 million de personnes seraient mortes en 2019 à cause d'infections résistantes aux antibiotiques.
L'antibiorésistance tue. C’est ce que conclut une étude publiée le 19 janvier 2022 dans la revue The Lancet. Cette résistance apparait lorsqu’une bactérie se transforme et développe des mécanismes de défense qui vont diminuer ou empêcher l’action des antibiotiques. Le traitement contre l’infection n’est alors plus efficace.
Les bactéries deviennent de plus en plus résistantes aux médicaments. Et certaines bactéries sont multi-résistantes, c’est-à-dire résistantes à plusieurs antibiotiques.
Des chiffres alarmants
En 2019, 1,27 million de morts - et peut-être beaucoup plus - sont en lien avec une infection bactérienne résistante aux antibiotiques. "Les estimations précédentes avaient prédit 10 millions de décès annuels dus à la résistance aux antimicrobiens d'ici 2050", rappellent les auteurs.
Les infections respiratoires basses (comme les bronchites ou les pneumopathies), les bactériémies (bactéries dans le sang) et les infections abdominales sont les trois pathologies les plus résistantes aux antibiotiques.
L'antibiorésistance "est une menace mondiale pour la santé", notent les auteurs. Si les pays à revenus faibles et intermédiaires apparaissent les plus impactés, les pays riches ne sont pas non plus épargnés. Selon l'étude, l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud sont les régions les plus touchées.
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Comment lutter contre l'antibiorésistance ?
Il y a un besoin"urgent" d'intensifier les stratégies de lutte contre la résistance aux antibiotiques, insistent les auteurs de l’étude.
D’abord, il vaut "mieux prévenir et contrôler les infections". Les antibiotiques doivent être prescrits de manière ciblée pour les infections bactériennes. La mauvaise observance des antibiotiques, avec des traitements trop courts, trop longs ou à des mauvaises posologies, peut favoriser l’antibiorésistance.
Autre nerf de la guerre : les financements. Ils sont aussi nécessaires pour développer de nouvelles molécules.
Une des pistes de recherche pour lutter contre l'antibiorésistance est la phagothérapie. Cette technique est considérée comme une alternative intéressante pour lutter contre les infections nosocomiales à bactéries multi-résistantes. Elle consiste à utiliser les virus pour soigner des maladies.