Le don de sang ouvert sans conditions aux homosexuels, dès la mi-mars
Après de longues discussions, le gouvernement a décidé d'abandonner toute référence à un critère d'orientation sexuelle pour mettre fin à une "discrimination". L'annonce a été faite ce mardi 11 janvier 2022 par le ministère de la Santé.
C’est une avancée sociale majeure. "Dès le 16 mars, tous les français, quelles que soient leurs orientations sexuelles, pourront donner leur sang ! Nous mettons fin à une inégalité qui n’était plus justifiée", s’est félicité le ministre de la santé Olivier Véran. Une mesure qui sera appliquée dès le 16 mars.
Fin des restrictions selon l’orientation sexuelle
Un arrêté sera signé ce mercredi 12 janvier, il rendra le don du sang accessible à tous sur la base des mêmes critères, pour les homosexuels comme pour les hétérosexuels.
A partir du 16 mars, il n'y aura "plus aucune référence à l'orientation sexuelle", a expliqué Jérôme Salomon, directeur général de la Santé. "Toute personne arrivera comme un individu donneur".
"L'extrême vigilance des autorités sanitaires permet une évolution des conditions d'accès au don du sang", a expliqué le directeur général de la Santé, qui ne s'attend pas à une hausse du risque résiduel de transmission du VIH par transfusion à la suite de cette mesure. "Ce niveau du risque baisse régulièrement depuis des décennies", a-t-il rappelé.
Modification du questionnaire d’évaluation
Un nouveau critère sera ajouté dans le questionnaire précédant le don du sang : le donneur devra déclarer s'il prend un traitement pour la prophylaxie pré ou post-exposition au VIH, auquel cas le don sera reporté quatre mois plus tard.
Un certain nombre de questions viseront aussi à détecter d'éventuels comportements individuels à risque (sexualité avec plusieurs partenaires, sous drogues...) "Ce sont des questions auxquelles les donneurs sont déjà habitués", a précisé le Pr Salomon.
Des conditions longtemps discutées
Depuis juillet 2016, les hommes homosexuels peuvent théoriquement donner leur sang, geste qui leur était interdit depuis 1983 en raison des risques de transmission du sida. Mais cette possibilité restait soumise jusqu'ici à une période d'abstinence sexuelle (d'abord fixée à un an, avant d'être ramenée en 2019 à quatre mois) qui devait être déclarée lors de l'entretien préalable.
Avant la France, de nombreux pays, comme l'Espagne, l'Italie, Israël et récemment l'Angleterre, ont déjà fait évoluer dans ce sens leurs conditions d'accès au don du sang.
A lire aussi : Don du sang : enfin les mêmes règles pour les homosexuels ?