Le lien entre vaccin anti-Covid et troubles menstruels confirmé
Les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 peuvent être à l'origine des saignements menstruels abondants apparus chez certaines femmes après leur vaccination, selon l’Agence européenne des médicaments.
Quelques mois après avoir invité les femmes à déclarer leurs troubles menstruels en lien avec leur vaccination contre le Covid-19, l'Agence nationale du médicament (ANSM) rapporte les conclusions du comité de pharmacovigilance de l'Agence européenne des médicaments (EMA). Les perturbations du cycle menstruel "peuvent être considérés comme un effet indésirable potentiel des vaccins" de Pfizer/BioNTech et Moderna. Ainsi, ces effets seront désormais ajoutés dans les résumés des caractéristiques du produit et les notices de ces deux vaccins.
Les troubles menstruels déclarés après la vaccination par un vaccin à ARN messager (ARNm), soit ceux de Pfizer et Moderna, faisaient l'objet d'une surveillance attentive au niveau national et européen depuis leur détection. De multiples témoignages évoquaient l'apparition de troubles après une vaccination anti-Covid, mais les autorités sanitaires n'avaient pour l'heure pas établi de lien de cause à effet.
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Près de 3 000 cas étudiés
L’agence du médicament rappelle avoir porté au niveau européen l'ensemble des données recueillies par le dispositif de pharmacovigilance français et les résultats des analyses réalisées.
Entre juillet et septembre 2022, 2 952 cas de troubles menstruels ont été déclarés avec le vaccin Comirnaty (Pfizer/BioNTech), et 515 avec le vaccin Spikevax (Moderna). La majorité de ces déclarations ont été réalisées directement par les patientes. Certaines déclarations rapportent des événements très antérieurs, pouvant dater jusqu’au printemps 2021.
Des troubles "non graves"
Les troubles menstruels déclarés concernent majoritairement des modifications de la durée et de l’intensité des saignements. Ceux-ci peuvent être associés, ou non, à des douleurs. Ils sont le plus souvent "non graves" et transitoires, précise l'ANSM.
Chez certaines patientes, on observe toutefois une persistance possible de ces effets autour de six mois. Une analyse plus précise de ces cas est en cours, précise l'ANSM.